C’est beaucoup plus tard, en 2011, que nous retrouvions les États-Unis, pour cette fois la découverte de l’Est, du 23 septembre au 6 octobre, groupé avec celui du Canada. Cette année-là, nous partions toujours avec Vacances Transat, mais avec nos cousins José et Jacqueline. Après le trajet Bordeaux – Toulouse en voiture, nous embarquions avec la compagnie Lufthansa pour une escale à Munich avant de rejoindre Boston. Nous formions un groupe de 23 personnes, qui, avec notre guide Pierre, à l’accent canadien inimitable et notre chauffeur, Denys, un gentil colosse black, allait s’avérer des plus sympathiques.
Nous commencions donc par la visite de Boston, capitale du Massachussetts considérée comme le berceau historique et culturel des États-Unis, dans laquelle l’ancien côtoie la modernité dans une belle harmonie. Elle fut le théâtre de la révolution américaine et de la guerre de sécession qui a mis fin à l’esclavage des Noirs. Après avoir parcouru les principaux bâtiments historiques de la ville, Old Stade House, l’un des plus anciens édifices du pays, Trinity Church, l’une des plus belles églises des États-Unis, Massachusetts State House, Siège du gouvernent de l’État, sans oublier le Granary Burying Ground, cimetière où reposent la plupart des grands révolutionnaires, nous nous dirigions alors vers la cité voisine de Cambridge, pour nous rendre à Harvard, le plus ancien établissement d'enseignement supérieur des États-Unis, mais aussi le plus célèbre et le plus riche au monde.
- Canada - Québec
Le passage de la frontière américano-canadienne effectué, nous arrivions dans la région du Bécancour, pour rencontrer notre famille d’accueil, Claude et Lyne, autour d’un cocktail de bienvenue, ainsi que d’une petite fête, à la salle communale, où nous rencontrions les villageois dans une atmosphère musicale sympathique. Nous avons eu, avec José et Jacqueline, la chance inouïe de tomber sur des hôtes formidables. En une seule soirée passée ensemble, nous avons noué une véritable amitié, ponctuée, quelques mois plus tard, par des retrouvailles chez nous à Créon pour un séjour d’une semaine. Par la suite, ils m’ont permis d’assouvir un vieux rêve, celui de nous inviter à passer dix jours chez eux pour des journées non-stop en motoneige, à travers les érablières, sur les lacs gelés ou encore lors d’une fabuleuse randonnée de plusieurs centaines de kilomètres en Mauricie.
Le lendemain, nous quittions Saint-Grégoire et nos hôtes respectifs pour réintégrer le groupe pour un départ vers Québec, seule ville encore fortifiée d’Amérique du Nord. On découvrait l’imposant château Frontenac, l’Hôtel du Parlement, la fontaine Tourny, la Basilique, la Citadelle à la Vauban et le pittoresque quartier du Petit-Champlain avec sa Place Royale et son église Notre Dame de la Victoire. On poursuivait avec une incursion dans un village traditionnel Huron, puis à travers la route pour la Côte-de-Beaupré, berceau de la Nouvelle-France, nous faisions un arrêt au Parc des chutes de Montmorency, une fois et demie plus haute que celle du Niagara. Nous dînions dans une cabane à sucre de mets typiquement québécois.
Le jour d’après, direction Montréal où nous déjeunions d’une spécialité régionale le « smoked-meat » sandwich à la viande de bœuf fumée. L’après-midi, une visite guidée de la métropole québécoise, ville cosmopolite où les héritages français et anglo-saxons coexistent depuis plusieurs années, nous permettait d’admirer le stade olympique, le Mont Royal, colline aux trois sommets qui dominent la ville, ainsi que le vieux quartier, avec l’Hôtel de ville, la Basilique Notre-Dame et les trois Palais de justice situés les uns près des autres. Bien sûr, le shopping n’était pas oublié notamment dans la rue Sainte-Catherine et son intense activité commerciale tout comme dans l’immense galerie souterraine. Michou en profitait pour acquérir un jean à pratiquement moitié prix du tarif français.
Nous laissions alors le Québec, pour Ottawa, la capitale du Canada. Cité des parlementaires, des diplomates et du gouvernement, c’est une ville tranquille dont le tour d’orientation nous fit découvrir la colline du Parlement et ses beaux bâtiments officiels, le château Laurier, le quartier animé du marché By, sans oublier le canal Rideau et ses nombreuses écluses, traversant gracieusement son cœur. Nous nous arrêtions également devant un monument en bronze le « Famous Five », rendant hommage à cinq femmes de l’Alberta qui se sont courageusement battues afin que les femmes canadiennes soient constitutionnellement reconnues comme des personnes admissibles au Sénat. Nous poursuivions par le musée canadien des civilisations, l’un des plus grands attraits culturels du pays.
Après avoir passé la nuit dans la région des Mille-Îles, nous effectuions, malheureusement sous la pluie, une croisière, naviguant de part et d’autre de la frontière Canada/USA, séduits par les nombreuses îles et îlots que forme cet original archipel, sur le fleuve Saint-Laurent. Nous faisions ensuite route sur Kingston, ville militaire et universitaire de style colonial britannique, avant de rejoindre Toronto, métropole dynamique et cosmopolite qui offre le spectacle d’une grande ville nord-américaine fourmillant d’activités. On apercevait les imposants gratte-ciel, le cœur financier du Canada, l’ancien et le nouvel hôtel de ville, le charme très british du Parlement ontarien ainsi que l’imposant quartier chinois ou l’impressionnant SkyDome, théâtre de nombreuses activités sportives. Nous achevions cette journée par l’ascension de la tour du CN, haute de 553 mètres, d’où nous avions une vue magnifique sur l’ensemble de la ville illuminée.
Déjà arrivés à mi-parcours, nous atteignions les chutes du Niagara, situées de part et d’autre des villes ontariennes et américaines, qui forment l’une des plus grandes merveilles de la nature. Leur hauteur n’est pas exceptionnelle, mais leur ampleur et la puissance des eaux qui s’y engouffrent impressionnent. L’excursion à bord du bateau « Maid of the Mist » nous menant jusqu’au pied des chutes canadiennes, dites en fer à cheval, nous offrit, pourtant là aussi, sous la pluie, un spectacle enivrant. Nous déjeunions dans un restaurant avec une superbe vue sur les chutes. D’ailleurs, en parlant de repas, je voudrais faire un petit aparté, pour signaler que mon copain José, qui pourtant, affirmait que sa gourmandise pour les desserts était une légende, avait du mal à résister lorsque Michou, lui proposait le sien. Après le passage par la charmante petite ville de Niagara-on-the-Lake, située sur l’embouchure de la rivière Niagara, sur le lac Ontario, nous nous rendions dans l’exploitation viticole du « Château des Charmes » pour une visite, suivie d’une très, très minime dégustation du célèbre vin de glace, un vin blanc liquoreux très sucré. Si José et Jacqueline en achetaient une bouteille, Michou et moi reculions devant le prix un peu prohibitif du breuvage. Le soir, nous assistions au spectacle magnifique de Niagara Falls sous les illuminations.
- Est américain
Huit jours après une première approche de l’Est américain à Boston, nous reprenions notre programme avec le passage du pont international entre le Canada et les États-Unis. Avec un arrêt au « Museum of Glass » de Corning, premier centre mondial d’innovation du verre, renfermant une galerie impressionnante de sculptures en verre du 20ème siècle, où nous assistions à l’élaboration de leurs créations, puis à Harrisburg au capitole de la Pennsylvanie, c’est une étape de plus de 685 kilomètres qui nous attendait pour nous rendre à Lancaster pour y rencontrer la communauté Amish dans une de leurs fermes à la découverte de leurs coutumes. Elle perpétue encore aujourd’hui d’antiques traditions, refusant la plupart des aspects de la modernisation pour se consacrer essentiellement aux activités agricoles.
Le lendemain départ vers Washington, capitale fédérale des États-Unis. Ici pas de tours, pas de gratte-ciel, mais un fleuve, le Potomac, qui serpente dans la verdure, des avenues larges, propres, aérées, des bâtiments bas, d’un classicisme rassurant. La visite guidée, nous amenait tour à tour, à Union Station, la gare ferroviaire, au Capitole, siège du congrès, au Mémorial Lincoln, lieu où fut prononcé le discours de Martin Luther King « I have dream », ainsi qu’à son propre Mémorial, à la bibliothèque du Congrès, à la Cour suprême, à la Maison-Blanche bien sûr, résidence du Président des États-Unis, au Washington Monument, obélisque de 169 mètres de hauteur, à l’émouvant Mémorial des Vétérans du Vietnam, à celui tout aussi saisissant des Vétérans de la guerre de Corée, pour finir par le cimetière d’Arlington où nous nous rendions sur les tombes des frères Kennedy.
Le soir, nous faisions le circuit Washington by night, avec un arrêt au Mémorial de la guerre 39/45, magnifiquement illuminé notamment l’immense fontaine. En rentrant à notre hôtel, nous étions stoppés par la police afin de laisser passer un étrange défilé de limousines, suivi d’une ambulance. Il s’agissait tout simplement du Président Barack Obama qui regagnait ses quartiers, en compagnie de son escorte.
Nous quittions la capitale fédérale, pour Philadelphie dont le centre-ville marie les réalisations modernes et audacieuses avec les bâtiments géorgiens du quartier historique. Surnommée le « berceau de l’Amérique » et baignée d’indépendance, elle abrite quelques-uns des sites historiques les plus symboliques du pays. C’est à Philadelphie que le rêve américain a vu le jour et que le modèle de la démocratie des temps modernes a été fondé. Les lieux emblématiques, comme l’Independence Hall, bâtiment en briques rouges où fut signée la déclaration d’indépendance et où fut adoptée la Constitution américaine, la Liberty Bell « cloche de la liberté », symbole patriotique important des Américains et le National Constitution Center, nous offriront un aperçu de la naissance de cette nation.
Du haut des marches du « Philadelphia Museum of art », nous admirions l’avenue « Benjamin Franklin Parkway », longue de 1,6 kilomètre, bordée par les drapeaux du monde entier et donnant sur le surprenant « City Hall », hôtel de ville de style baroque. Un passage devant la deuxième plus ancienne banque du pays puis devant le « Phillies Stadium », et nous pouvions rejoindre, pour un séjour de trois jours à NewYork, « the Big Apple ».
Dès notre arrivée, la prise de contact avec cette mégapole se faisait de la meilleure des façons, puisque nous étions nombreux dans le groupe à avoir choisi l’option survol de la ville. Faire un vol en hélicoptère au-dessus de New-York est une expérience inoubliable, une activité à faire au moins une fois dans sa vie, malgré son coût onéreux (180 euros par personne pour 15 minutes). Michou et moi embarquions avec Jacques sa femme, Marie-Jo, José ainsi que Claude, tandis que son épouse Dany et Jacqueline préféraient rester sur le plancher des vaches. Les vues impressionnantes sur Manhattan, les principales attractions de New-York vues du ciel comme la Statue de la Liberté, l’Empire State Building, le reflet argenté du Chrysler Building ou l’immense Central Park, méritaient vraiment notre investissement.
New-York occupe trois îles principales, Staten Island, une partie de Long Island et Manhattan, mais c’est cette dernière qui constitue la porte d’entrée principale de la ville et qui concentre les principales curiosités touristiques.
Après le dîner, un tour d’orientation by night nous offrait un petit aperçu de cette ville magique, passant par le Grand Central Terminal, plus grande gare ferroviaire du monde avec son superbe hall, la Cathédrale Saint-Patrick et bien entendu l’ambiance animée de Time Square et ses enseignes lumineuses, place située à quelques encablures de notre hôtel.
Le lendemain matin, nous profitions encore des dernières prérogatives de notre guide Pierre et de notre chauffeur Dennys, avec un parcours qui nous amenait dans les quartiers de Harlem, Soho, Chinatown, Little Italy, Broadway, sur la 5ème Avenue, paradis du shopping, dans Central Park, poumon vert de la ville, devant le Flatiron Building, à la silhouette élancée, le Rockefeller Center, les institutions ultra-célèbres comme Wall Street ou le bâtiment des Nations Unies, terminant au 86ème étage de l’Empire State Building, plus haut gratte-ciel d’Amérique du Nord, pour une vue imprenable sur la ville.
À l’issue du déjeuner, nous prenions également congé d’une partie du groupe, qui n’avait pas pris l’extension des trois jours supplémentaires à New-York. Nous décidions de combler notre après-midi en partant à la découverte des curiosités proches de notre hôtel, à savoir le « James A. Farley Post Office Building », la poste qui fait face au célèbre Madison Square Garden, ainsi que la « New-York Public Library » bibliothèque centrale de la ville, collée au très agréable Bryant Park, l’un des préférés des autochtones. Je profitais de cette promenade pour m’acheter un jean, dont la différence de prix avec la France est encore une fois hallucinante.
Les repas étant désormais libres, j’avais, avant d’entamer ce voyage, relevé quelques avis sur des restaurants français, situés non loin de notre hôtel, susceptibles de nous convenir. Je soumettais mes informations à la douzaine de personnes formant le groupe avec lequel nous avions sympathisé, le choix se portait sur le « Tout va bien », entre la 8ème et 9ème Avenue. Là, ce fut un grand moment. On nous demanda d’abord de patienter un quart d’heure, sur la petite terrasse extérieure, afin que des places se libèrent. Au bout d’une demi-heure comme nous n’étions toujours pas en place, le patron, qui nous semblait un peu loufoque et quelque peu aviné, nous amena un pichet de sangria pour nous aider à patienter, suivi d’un autre pour la demi-heure suivante. Enfin à table, ce même patron nous fit savoir qu’il nous ferait cadeau des 4 % de taxes pour nous remercier d’avoir attendu. Nous avons très bien mangé et à la fin du repas notre ami nous offrait même le digestif. Au moment de payer, sa femme et son fils n’étaient vraiment pas d’accord pour de telles largesses. Nous sommes partis, en restant sur les promesses faites, avec d’ailleurs toujours l’aval du patron, ce dernier ayant droit à une sérieuse explication de texte de la part de ses associés. En tout cas, nous n’avions pas à regretter le désagrément de notre longue attente, celle-ci ayant été largement compensée.
Le repas du soir suivant se passa dans un très bon restaurant face à notre hôtel, mais avec toutes les péripéties de la veille en moins.
C’est en métro que nous partions à la découverte du plus de curiosités possibles pour profiter au maximum, des deux jours qui nous restaient. Nous délaissions volontairement les musées, comptant pourtant parmi les plus riches du monde, pour nous consacrer uniquement sur les sites que nous jugions essentiels.
En utilisant le ferry, nous nous rendîmes en premier lieu à Ellis Island, petite île dans la baie de New-York, située à peu de distance de Manhattan, point de passage obligé de tous les immigrants qui débarquaient en Amérique entre la fin du 19ème siècle et le milieu du 20ème. Aujourd’hui elle abrite l’émouvant « Musée National de l’Histoire de l’Immigration des États-Unis ». Le trajet inclut également la visite de la Statue de la Liberté sur un autre îlot proche d’Ellis Island.
S’il y a bien un lieu que nous nous devions visiter, c’est bien « Ground Zero ». C’est là que se trouvaient les « Twin Towers », tours jumelles, détruites lors des attentats du 11 septembre 2001, et c’est là que se construisaient désormais le « One World Trade Center » et « le Four World Trade Center », les nouvelles tours. En plein cœur venait d’être inauguré le Mémorial, formé de deux grands bassins où coulent des chutes d’eau entourées d’un long parapet égrenant les noms des victimes. Bien que nous n’ayons pas eu la possibilité d’y pénétrer, nous ressentions tout de même une forte émotion. Question saisissement que dire de la toute proche, petite chapelle Saint-Paul, étonnamment épargnée lors des attentats, qui a servi de lieu de repos et de refuge pour le personnel de sauvetage, lequel y reçut à manger, un lieu où dormir et des conseils pendant les opérations de secours. L'endroit est devenu un mémorial de cet événement tragique.
La séquence émotion terminée, nous passions devant « City Hall », l'hôtel de ville, siège du gouvernement de la ville de New-York avant de rejoindre le Brooklyn Bridge, pont de près de deux kilomètres de long qui traverse l’East River en reliant Brooklyn à l’île de Manhattan. C’est l’un des monuments les plus prestigieux et les plus visités de la ville, avec des sensations de liberté et de puissance garanties.
Le lendemain, nous rejoignions l’aéroport Kennedy pour un retour en France, quittant New-York, véritable ville des extrêmes et des superlatifs. Au moment du contrôle pour rejoindre le quai d’embarquement, le portique se mit à sonner au passage de José. Plusieurs va-et-vient ainsi que le passage du scanner sur l’ensemble de son corps, rien n’y fit cela continuait à sonner. Un barbu qui carillonnait, cela attirait de suite la suspicion des zélés fonctionnaires américains. Sachant que notre ami n’avait rien à se reprocher, je commençais à plaisanter, lui lançant « tu aurais dû retirer ton stérilet ! », jusqu’à ce que la douanière, une imposante latino, aussi souriante qu’une porte de prison, lui intime de la suivre. « Aie aie aie José, tu vas avoir droit au toucher rectal continuais-je ! ». Je poursuivais, en demandant à Jacqueline, de prendre ses clés de voiture au cas où il le garderait, pour que nous, on puisse au moins rentrer de Toulouse à Bordeaux sans problème. Si mes facéties amusaient la galerie, l’inquiétude de Jacqueline grandissait, jusqu'à ce que José, un peu livide, apparaisse enfin libéré de toutes tracasseries. D’ailleurs, jamais on n’a su ce qui avait pu perturber ce putain de portique.
Est-ce pour se venger, quoi qu’il en soit, Jacqueline, Mère Térésa, comme j’aime l’appeler, inquiète de me voir aller si souvent aux toilettes, me conseilla d’aller consulter mon médecin traitant, jugeant que je devais avoir un problème de prostate. Je suivais son avis et là, pour le coup, c’est moi qui ai eu droit au toucher rectal… Merci Jacqueline !
En tout cas, nous avons passé un beau moment en leur compagnie et cela restera un grand souvenir. Lors de ce circuit de plus de 3 000 kilomètres, nous avons fait de belles rencontres qui perdurent encore aujourd’hui, d’une part avec Claude et Lyne, nos « cousins » canadiens, ainsi qu’avec Claude et Dany, nos amis de Menton.