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Le voyage, un retour vers l'essentiel
9 novembre 2011

1991 - TIGNES

                                                  Cette année allait voir un nouvel arrivant au sein du groupe. En effet, PATRICE demanda à PAULO et moi, si cela nous dérangeait qu’il invite son frère BRUNO  à se joindre à nous. Aucun problème. En fait, il s’agissait d’un remplacement logique car il n’était absolument pas question de renouveler l’expérience d’emmener une femme. Le social cela a du bon, mais seulement à dose homéopathique, et nous avions de plus, un trop mauvais souvenir de nos retenues gastriques.

                                                  Le choix de la station s’est fait tout naturellement, aidé surtout par une offre alléchante faite à notre Comité d’Entreprise, offre à laquelle nous nous sommes empressés de répondre. Comment aurions nous pu hésiter, alors que l’on nous proposait un séjour à TIGNES  de 7 nuitées en studio 4 personnes, plus 6 jours de remontées mécaniques sur l’ensemble du domaine de l’Espace KILLY, et ce pour la modique somme de 870 F par personne. A titre de comparaison, la saison aux MENUIRES en 89, nous était revenue à 1200 F.

                                                  Le  26 janvier, nous partions donc avec le  Ford Transit de PATRICE, et lors du trajet nous avions droit à une grosse frayeur. En effet  peu après USSEL, PATRICE entreprit de doubler un camion en plein virage, et se retrouvât en face d’un autre, en ayant  tout juste le temps de se rabattre. Inutile de vous dire que nous n’en menions pas large, mais les coups de klaxon des deux semi-remorques avaient au moins l’avantage de nous sortir de la torpeur. Mis à part cela, le reste de la route se passa bien, d’autant que tout était prévu à l’intérieur du camion  pour le confort des voyageurs. D’ailleurs, BRUNO et moi, avons largement profité du lit tout au long de la matinée. Vers midi, lors de la traversée de CLERMONT-FERRAND, et en attendant de trouver un coin  pour manger, nous dégustions, tout en roulant, un petit vin cuit, tout juste sorti du frigo, PATRICE, PAULO et moi devant, BRUNO assis sur un relax derrière. Elles ne démarraient pas bien nos vacances ?                                          

                                                   Arrivés à TIGNES, nous allions à l’accueil de l’agence SPIE LOISIRS, un peu inquiets, il faut bien l’avouer, qu’une telle offre ne cache une quelconque embrouille. Nous prenions possession des clés de notre logement  dans la résidence PALAFOUR, toujours perplexes, et là quelle surprise, l’appartement était grand, superbement agencé et en plus idéalement exposé. Quant au balcon, il était du même acabit, c’est à dire immense.

                                                  Mais nous n’étions pas au bout de nos agréables surprises. En effet, le lendemain matin, lorsque nous sommes allés chercher nos forfaits, on nous remit également une carte d’abonnement  afin de profiter tous les soirs du centre fitness balnéothérapie, et on ne s’en privât pas.

                                                  En ce qui concerne le ski, non seulement nous bénéficions d’un temps ensoleillé, mais en plus l’enneigement était bon. Le premier jour, nous préférions skier sur le bas du domaine versant TIGNES, à savoir LES BOISSES à 1850 mètres et les BREVIERES à 155O mètres, au cas où la neige viendrait à manquer par la suite. En mangeant le midi à l’appartement, nous regardions les gens descendre et surtout nous constations que la piste comportait un très long shuss si impressionnant, que certains terminaient en vrac, après de spectaculaires chutes. Aussi, l’après midi, nous décidions bien sûr de nous rendre compte par nous-même de la difficulté de cette descente. Effectivement nous n’étions pas déçus. Si nombreux étaient ceux qui s’élançaient depuis le haut de la piste, nous, nous préférions la prendre de plus bas. Par la suite, tous les soirs nous la prenions pour rentrer, et tous les soirs nous nous dégonflions, et repoussions au lendemain notre désir d’essayer.                                                     

                                                  Cette première journée passée, il ne nous restait plus qu’à aller tester les installations du centre balnéo. Une plantureuse blonde nous accueillit et après les informations d’usage sur les diverses activités proposées, nous faisions le tour du propriétaire. Nous délaissions de suite la gymnastique, les cours d’aérobic que notre charpentée hôtesse assurait pourtant avec grâce, et la salle de musculation ou certains s’échinaient à nous faire un « remake » des travaux d’Hercule. Jugeant que notre souplesse naturelle et nos corps d’Apollon, n’avaient nullement besoin de perfectionnement, nous jetions notre dévolu sur des activités physiques plus créatives. Sauna, hammam, jacuzzi, en voilà des choix qui sont bons ! Seul problème, et de taille, certains n’avaient évidemment pas prévu de faire suivre le maillot de bain. Qu’à cela ne tienne, nous étions seuls, donc pourquoi s’embarrasser d’un vêtement. Nous nous délassions dans le bain bouillonnant, lorsque celui-ci s’arrêta. Le plus prés du bouton étant BRUNO, celui-ci sortit de l’eau pour le relancer, au moment ou la Reine de la gym tonic passait. Sa réaction fut immédiate, et loin d’être effarouchée à la vue de cette belle paire de breloques, lui entonna de ranger ses balloches dans un endroit étudié pour, un simple slip pouvant faire l’affaire. Tout juste vêtus, nous avons dû partager le jacuzzi avec deux espagnoles, qui ont eu pour l’occasion beaucoup de chance, où de malchance, nous ne le saurons évidemment jamais, de ne pas tomber en barbotant, sur un ban de ziquettes.

                                                  Un soir, après nos ablutions, nous passions par la salle de sport qui jouxtait le centre de remise en forme, et nous assistions à des échanges sur le court de tennis, entre Clémentine CELARIE dans un collant moulant noir, et son ami. Il valait mieux pour elle persister dans la comédie, car une chose est sûre, elle ne risquait pas  bousculer le classement A.T.P. La semaine suivante, en lisant télé 7 jours, je tombais sur des photos d’elle à son domicile, vêtue de la même façon et là je me dis que nous avions encore de la chance que les journaux ne puissent pas encore reproduire les odeurs.

                                                  Le reste de nos soirées, nous le passions à jouer au trivial, où, comme d’habitude, PATRICE se faisait un plaisir de chambrer, ce qui ne plaisait pas, mais alors pas du tout à BRUNO, et nous avons eu droit en certaines occasions, à des joutes verbales mémorables. De temps en temps, nous allions dans la galerie marchande, située à l’intérieur, en bas de notre résidence, et nous fréquentions la salle des jeux vidéos.

                                                  Un matin, BRUNO préféra se reposer, PATRICE, PAULO et moi, en guise d’échauffement, partions à l’assaut d’une piste qui malgré un bon dénivelé, nous paraissait sympa. PATRICE descendit le premier, suivi de PAULO, moi, je fermais la marche. Tout d’un coup,  je vis PAULO s’arrêter brusquement, complètement bloqué, incapable de parler. Il est vrai que la neige était tollée, et pas très facile à appréhender. Je lui conseillais de partir en travers pour récupérer un goulet, où la descente semblait plus facile. PATRICE, en bas commençait à remonter à pied pour lui prêter secours, et moi je continuais à le persuader que la meilleure solution était bien le goulet, ce que lui confirmait PATRICE. Après un long moment d’hésitation, l’instant de panique passé,  il nous écouta et enchaîna enfin plusieurs virages. Arrivés en bas, nous étions aussi soulagés que lui du dénouement. Ensuite plus aucun problème, et notre compère retrouva toute sa confiance sur les planches.

                                                  Le lendemain, en skiant sur le versant de VAL D’ISERE, nous empruntions par hasard, une piste bleue magnifique, qui passait à travers une forêt, et dont l’arrivée nous emmenait au départ  d’une navette, laquelle nous rapatria au secteur de la Daille. Ce même jour,  j’explosais la semelle et les cares de mes « first », me rappelant que l’occasion était venue d’investir dans du nouveau matériel. 

                                                  Le vendredi, lors de notre dernière descente des vacances, nous nous retrouvions bien sûr au départ du fameux shuss, et là il n’y avait pas 36 alternatives, soit on le tentait, soit on l’évitait avec le risque de le regretter par la suite. PAULO et BRUNO ne se posèrent pas la question longtemps, ils prirent les chemins de traverse. PATRICE, avec un grand cri rageur s’élança, je le suivais, après un moment d’hésitation, mais pour me sécuriser, je faisais cependant  deux courts virages avant de me jeter dans la pente. En ce qui me concerne, l’appréhension ressentie avant, était bien légitime tellement cela allait vite. Les skis tapaient la neige sans discontinuer, et semblaient vouloir se dérober à la moindre faute de positionnement du corps. Je pense n’avoir jamais été autant vigilant lors d’une descente que ce jour là, et quel plaisir lorsque j’ai enfin senti le ralentissement vers l’arrivée. Nous étions fiers de la réussite, mais pour ma part, j’avoue avoir eu le trouillomètre à zéro.

                                                  Le soir, nous allions voir si le camion démarrait, et cela n’était pas faute, toute la semaine, de lui avoir conseillé de le faire tourner, mais Monsieur est têtu et je m’en foutiste. Comme prévu, il ne démarra pas. Nous le poussions donc sur une courte distance, toujours rien. Alors, nous le placions face à la route du retour qui offrait une belle inclinaison, et là après une bonne centaine de mètres, il daigna enfin partir. Ce que nous ignorions, c’est que PATRICE s’était fait une belle frayeur en s’arrêtant  limite- limite sur le bas coté, et en général en montagne, après les bordures, le fossé est assez profond.

                                                    Cela devient une banalité de le souligner, mais tant pis, nous le répétons, c’est toujours avec regrets que nous achevons ces séminaires, même si malgré tout  chacun est un peu impatient de retrouver sa petite famille

 Mon avis sur la station :

                                             L’Espace KILLY permet un grand ski pour tous, avec notamment la mythique piste olympique Bellevarde. Les équipements de pointe, dont le rapide funiculaire de la Grande Motte, où le funival de la Daille, donnent d’infinies possibilités de glisse. Cependant beaucoup de pistes genre boulevards rendent parfois le ski un peu trop facile. L’architecture austère de TIGNES, tranche singulièrement avec celle plus recherchée de VAL D’ISERE                                    

                                             L’assurance de la reconduction de cette semaine annuelle entre copains semblait définitivement adoptée, et au vu des supers expériences précédentes, devenait même incontournable. D’ailleurs une organisation pointue se mettait alors en place. En effet, toutes les denrées alimentaires non périssables, les bouteilles de vin ou apéritifs, les produits vaisselle et hygiènes restants, étaient répertoriés sur une fiche de stock et conservés dans des cartons par votre serviteur. L’achat d’une poêle, puis plus tard d’une cafetière vinrent parfaire ce souci de perfection, mais surtout ce besoin de rendre nos tâches ménagères les moins contraignantes possibles.

                                             Je voudrais profiter de l’occasion qui m’est donnée dans ce chapitre pour apporter quelques précisions quant à la répartition des travaux au sein de la collectivité. Si effectivement lors du séjour, certains semblent s’affairer plus que d’autres, il faut également tenir compte du boulot fait en amont, à savoir, gestion du stock, contacts administratifs et suivis pas toujours si simples, afin obtenir l’appartement idéal, combinant espace et prix modéré, avec l’organisme de location, de l’achat des courses et rangement de celles-ci dans des cartons pour qu’elles tiennent le moins de place possible, et ainsi éviter un trop grand nombre de va et viens à l’arrivée, et enfin du  peaufinement de l’intendance au moment du départ. Vous l’aurez compris, ce dévouement ne pouvait être rempli que par vos pères spirituels, pionniers incontestés d’une si belle réussite. Si au cours de la semaine proprement dite, nous déléguons un peu PATRICE et moi, c’est avant tout pour ne pas nous accaparer entièrement le bénéfice d’une organisation sans faille.

 

 

 

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