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Le voyage, un retour vers l'essentiel

22 novembre 2018

VOYAGE

L’impulsion d’un voyage, de la découverte,

L’excitation d’échapper à son quotidien,

C’est l’assurance d’y franchir la porte ouverte,

D’une appétence, parfois d’un simple besoin.

 

Choisir de partir, le plus dur est déjà fait,

Retenir la meilleure des propositions,

Recenser les plus beaux endroits à visiter,

Ne reste alors qu’à sceller sa destination.

 

Club de vacances, road trip, auto tour, croisière,

Camping car, location, circuit organisé,

Peu importe la formule ou bien la manière,

Si l’on transforme ses rêves en réalité.

 

Sa préparation empreinte de frénésie,

C’est commencer par vérifier son passeport,

Le seul livre, que, tel un amoureux transi,

Je vénère comme un véritable trésor.

 

Les valises bouclées, l’aéroport atteint,

Place à l’enregistrement, à l’embarquement,

Pour un vol dont ont ne perçoit jamais la fin,

Mais que l’on sait mener vers l’émerveillement.

 

Quitter son cocon, c’est laisser ses préjugés,

Apprécier d’autres cultures, ses différences,

Prendre le temps de la rencontre et d’échanger,

Pour s’affranchir d’une insidieuse intolérance.

 

Un pays ce sont des villes, des paysages,

Avec ses montagnes, ses rivières ou forêts,

Mais aussi l’accueil, des sourires, des visages,

Qu’il faut apprécier avec le plus grand respect.

 

Que l’on soit simple touriste ou aventurier,

Si le but varie selon ses priorités,

Le voyage est la seule chose qu’on acquiert,

Mais qui nous rend beaucoup plus riche à l’arrivée.

 

Il se passe de motifs, il nous rend plus humble,

Plus intelligent, il donne un sens à sa vie,

Conférant son lot de souvenirs agréables,

En comblant une part de rêves inassouvis.

 

Il subsiste des photos, de belles images,

Qui accompagnent les traces de nos pensées,

Et la meilleure façon de clore un voyage,

C’est de trouver le prochain, de le planifier.

 

                                        Bernard ROCHEL

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22 novembre 2018

ILES VIERGES BRITANNIQUES

Avec huit autres personnes, dont une seule que je connaissais au départ, effectué un stage de voile de 15 jours, dans les Caraïbes, sur un monocoque de 16 mètres. Je ne suis bien sûr pas devenu, en si peu de temps, un navigateur hors pair, capable de m’embarquer dans un tour du monde en solitaire, je ne sais déjà pas faire un nœud de cravate, alors imaginez un instant le mal que je peux avoir avec les divers nœuds marins. En tout cas, ce fut un ensemble d’expériences inoubliables. La première, c’est de devoir vivre en bonne harmonie dans un confinement aussi réduit. Et là, il vaut mieux bien s’entendre, car un séjour, qui au départ se veut idyllique peut rapidement se transformer en cauchemar. Ce ne fut heureusement pas le cas puisqu’entre nous, se créa  rapidement une belle complicité, avec une participation sans retenue de chacun et des grands moments de délires. La deuxième, c’est de se retrouver pendant deux semaines au milieu d’une eau turquoise, face à des îles paradisiaques, le principal souci étant de se baigner ou de faire de la plongée dans une eau à 25 degrés, avec parfois le privilège de se retrouver en compagnie des tortues.

            Partant de Saint-Martin, nous atteignions, après une nuit entière de navigation, les Îles Vierges Britanniques aux noms évocateurs, Ginger Island, Round Rock, Fallen Jerusalem, Brooken Jerusalem, Virgin Gorda, Tortola, Jost Van Dyke, du nom d’un pirate, Salt Island, où nous plongions à la découverte de l’épave du Rhône, victime d’un ouragan en 1867, Cooper Island, Peter Island, sur laquelle nous faisions une belle randonnée, Norman Island, la fameuse île au trésor du livre de Stevenson. Le retour, avec également une nuit à effectuer des quarts, nous rejoignions l’île hollandaise de Saba, avec là aussi une belle randonnée à la clé. Ensuite, Saint-Barthélemy, l’île Fourchue, l’île Tintamarre et enfin retour à Saint-Marin. Voilà un périple que je ne suis pas près d’oublier.

 

22 novembre 2018

INDE - LE RAJASTHAN

C’est grâce à une belle opportunité proposée par le comité d’entreprise du Conseil Général, à un tarif défiant toute concurrence que du 16 au 27 mars 2013, nous partions avec la compagnie Air France, à la découverte du Rajasthan, dans le nord de l’Inde, terre de contrastes où se mêlent traditions ancestrales et vie moderne.  

 

            Arrivés à l’aéroport de Delhi dans la soirée, nous étions accueillis par notre guide Ram. Notre groupe de 38 personnes faisait rapidement connaissance, aidé en cela par le burlesque de notre départ dans le bus. En effet, les soutes étant pleines, une dizaine de valises restantes trouvaient difficilement place dans la cabine de conduite, séparée du couloir par une porte. On se demandait bien où on allait bien pouvoir mettre le chauffeur, chacun y allant de son trait d’humour, certains même étant en plein fou rire. Rien de tel pour briser la glace. Tant bien que mal, le problème allait être cependant résolu, notre guide se chargeant de retenir les bagages qui menaçaient d’écraser notre pilote, à chaque virage.

 

            La nuit réparatrice passée, nous faisions un tour de la ville passant par la Voie Royale Rajpath, large avenue où s’élèvent respectivement l’India Gate, l’Arc de triomphe, inspiré par celui de Paris et le Rashtrapati Bhawan, ancienne résidence du vice-roi aujourd’hui celle du Président.

                                                   

            Nous partions ensuite en direction de la province semi-désertique de Shekawati. En cours de route, nous déjeunions dans un restaurant qui aura l’avantage de nous habituer aux mauvais côtés des us et coutumes de ce pays. En effet, Michou revenant des toilettes paya le pourboire correspondant, mais au lieu de lui rendre la monnaie sur 1000 Roupies, on essaya de la lui rendre sur 500. Nos voisins de table, faisaient l’objet de la même « erreur » pour le paiement de leurs bières. Un autre couple se retrouvait à devoir payer les cartes postales 100 Roupies, pourtant annoncées à 50.

           

            De retour dans le bus, Ram nous demanda si tout c’était bien passé. Impeccable, répondis-je, signalant cependant une certaine malhonnêteté  de la part du personnel de l’établissement. Surpris, notre guide proposa alors, pour éviter les problèmes, d’instituer une cagnotte collective que l’un d’entre nous détiendrait pour régler les divers pourboires. Je refusais d’en assumer la responsabilité comme il le proposait, préférant, avec l’accord de tous, lui en laisser la prérogative. Je ne sais pas si le fait d’avoir ouvertement exposé  ce disfonctionnement au nom de tous,  faisait de moi, à ses yeux, un quelconque chef, toujours est-il que tout au long du séjour, dès qu’il ne me voyait pas j’avais droit à ses appels Bernard par ci Bernard par là. Mes nouveaux amis s’en amusaient d’ailleurs, n’hésitant pas à m’appeler eux-mêmes aussitôt que Ram se retournait ou s’arrêtait.

 

            Avant de partir et pour éviter les désagréments urinaires rencontrés lors de mes précédents voyages, j’avais demandé à mon médecin un médicament me permettant d’y remédier. Et heureusement, car le bus n’étant pas équipé de toilettes, nous passions parfois plus de trois heures sans nous arrêter. Lorsque c’était le cas, c’était souvent dans des endroits improbables, par exemple dans de  grands champs, les femmes d’un côté de la route, les hommes de l’autre. Pour la gent féminine, il s’agissait certainement d’une grande première collective.

 

            En fin d’après-midi, nous arrivions à Mandawa pour y apprécier les plus belles Havélis, petits hôtels particuliers de riches marchands, aux décors remarquablement ouvragés. Ces petites maisons, dont les façades sont peintes de scènes charmantes, dévoilent leur richesse, lorsque l’on pousse les lourdes portes de bois qui marquent l’entrée de la demeure. On pénètre alors dans un domaine principalement réservé aux femmes, leur permettant de se soustraire aux regards de la rue, tout en jouissant des charmes des cours intérieures, ornée de piliers sculptés et peints. 

 

            Le lendemain à Bikaner « la rouge », nous visitions l’immense  fort, en grès rouge et marbre blanc de Junagarh, constituée de plusieurs pavillons, de temples et des palais fort bien conservés et richement décorés. Une promenade en tuk tuk, à travers les petites ruelles de la ville, nous amenait jusqu’au bazar de Bikaner et ses commerces, ainsi qu’à la rencontre des artistes locaux spécialisés dans les peintures de miniatures

 

            Sur la route de Sodakore, notre nouvelle destination, nous faisions un arrêt dans un café typique pour y voir la préparation locale des pâtisseries indiennes, très réputées dans la région. Dès notre arrivée, nous sautions dans des jeeps pour nous rendre vers les dunes de sable du désert du Thar afin de faire une balade à dos de chameau. À l’issue de celle-ci, nous prenions tranquillement l’apéritif, un whisky local, offert par Ram, dans le calme de cette immensité désertique. Les moins timides, dont je faisais évidemment partie, étaient chargés d’amuser la galerie avec des histoires drôles, en attendant d’assister au spectacle inoubliable d’un coucher de soleil magnifique sur les dunes.

 

            Les deux nuits suivantes, nous dormions dans un hôtel en pleine nature dans des tentes d’un grand confort.

 

            Dès la fin du petit-déjeuner, nous nous rendions dans la ville fortifiée de Jaisalmer, ancien passage obligé des caravanes d’épices et d’opium entre la vallée de l’Indus et l’Asie centrale. Sa forteresse aux murailles dorées se dresse dans le désert du Thar et ses ruelles pittoresques recèlent de nombreux trésors architecturaux ainsi que de belles demeures aux façades finement sculptées.

           

            Un peu plus loin à Bara Bagh, nous visitions un ancien jardin des souverains de Jaisalmer y découvrant leurs cénotaphes, édifiés sur une colline, située près du lac artificiel de Gadi Sagar, unique source d’eau du désert, en contrebas, dans un très beau décor.

 

            Le soir, nous étions conviés à un cours de cuisine indienne puis nous assistions, pendant le dîner, à un spectacle de danses et musiques traditionnelles.

 

            Le jour d’après, nous allions être de nouveau confrontés au côté négatif de ce magnifique pays. La conduite s’avérait plutôt « rock and roll », il valait mieux ne pas trop regarder la route, car à chaque dépassement, on se demandait vraiment si notre chauffeur aurait le temps de se rabattre et éviter les véhicules arrivant en face. On commençait à s’y habituer, notre pilote semblant maîtriser son sujet. Pourtant, ce jour-là, on entendit un bruit bizarre, semblant provenir d’un choc, un véhicule nous avait apparemment croisé de trop près. Après un tour d’inspection du bus qui n’indiquait aucun dégât particulier, nous reprenions la route, jusqu’à ce que plusieurs véhicules nous klaxonnent, nous doublent et nous obligent à nous arrêter. Là, notre guide nous informait du problème, à savoir que l’un des conducteurs reprochait à notre chauffeur de l’avoir percuté et d’avoir occasionné des dommages à son véhicule, mais sans toutefois apporter la moindre preuve que nous en soyons vraiment les responsables. Pourquoi ne serait-ce t-il pas lui-même déporté ? Et comment savoir si les traces constatées sur sa carrosserie venaient d’être faites ? Il avait pris soin, avant de faire demi-tour, de s’adjoindre des complices pour faire d’une part pression afin d’obtenir l’argent nécessaire au soi-disant préjudice et d’autre part, au cas où cela tournerait mal pour lui. En fait, il s’agissait d’un racket organisé, arnaque apparemment assez courante sur les cars de touristes en Inde. Deux alternatives s’offraient alors, soit notre chauffeur payait la somme demandée, représentant à peu près ce qu’il allait gagner pour nous accompagner, soit nous attendions longuement la police et nous perdions la journée avant que ne se règle le problème. D’un commun accord, l’ensemble de notre groupe se cotisait pour régler l’intégralité de la somme, ce qui, partagée en quarante ne représentait pas un gros investissement. D’une part, nous pouvions continuer notre route, mais surtout cela déchargeait notre chauffeur d’un très gros souci financier. Le pauvre ne trouvait pas les mots pour nous remercier, Ram, notre guide, lui, était dithyrambique quant à notre contribution.

 

            Le problème enfin résolu, nous poursuivions notre route, avec un arrêt dans une école où nous étions les seuls du groupe  à avoir pensé à amener des fournitures scolaires dans ce pays qui en manque cruellement, tout du moins dans les endroits isolés du territoire. Je me délestais donc d’un grand nombre de cahiers, de stylos et de crayons pour le plus grand plaisir des élèves les plus démunis, orienté en cela par les recommandations avisées de la maîtresse.

 

            Dès lors, nous pouvions atteindre Jodhpur, la « ville bleue », réputée pour ses cavaliers qui laissèrent leur nom à un pantalon : le jodhpur. On découvrait la vieille ville, entourée d’un mur d’enceinte percé de sept portes et ses bazars colorés autour de la Clock Tower où exercent les marchands et artisans de toutes sortes. Les étals de ces marchés débordent d’étoffes à sari, d’épices de grains, de fruits et légumes.

 

            Nous visitions ensuite l’impressionnante citadelle, posée sur un promontoire à 122 mètres, le « Mehrangarh Fort », aujourd’hui en grande partie un musée, formée de plusieurs palais, qui domine la ville. Nous poursuivions par le Jaswant Thada, superbe mausolée de marbre blanc, surnommé « le petit Taj Mahal », construit en mémoire du maharadja Jaswant Sing.

 

            En fin de journée, nous prenions part à une démonstration d’essayage de saris et de la pose de turbans. Inutile de chercher bien loin la personne masculine désignée pour faire office de modèle : bibi, occasion avec mes deux partenaires féminines de faire un show humoristique devant un parterre réceptif mais également très railleur.

 

            Le lendemain, départ vers Puskhar, charmante petite ville blanche, dominée par des collines et située sur les berges d’un des lacs les plus sacrés d’Inde. Ce petit lac aux eaux bienfaitrices est entouré par 52 gâths, ces petits bassins dans lesquels nous assistions aux ablutions des fidèles. Pushkar est la seule ville où l'on vénère Brahma, le Créateur, premier dieu de la trinité hindoue et rares, sont les temples qui lui sont dédiés. Outre son temple, nous découvrions celui de la sainte populaire et poétesse Mira Bai, ainsi que d’étranges sanctuaires consacrés à des divinités locales.

 

            Le matin suivant, direction Jaipur, la « ville rose », capitale de la province du Rajasthan, présentée comme la ville la plus colorée de l’Inde, qui dégage une ambiance particulière avec ses bazars très animés, bouillonnant d’activités et bondés de marées humaines aux turbans multicolores. Pour nous imprégner de l’ambiance de la cité, nous nous invitions à une petite balade en « rickshaw », transport urbain d’un autre temps. Dans les rues, vaches, éléphants vélos et taxis se croisent dans un grand bruit de klaxons, pour un bain de foule fort sympathique. Au cœur de la vieille ville, sous forme de carré, encerclée par un épais mur percé de neuf portes, se trouve le vaste complexe palatial du City Palace, protégé par deux statues d’éléphants. Nous continuions notre excursion par une visite à l’observatoire astronomique « Jantar Mantar », puis devant l’étonnant Palais des vents « Hawa Mahal » avec sa façade rouge. Nous faisions également le tour de l’artisanal local, pierres précieuses, poteries, peintures, tissus et tapis.

 

            Le jour d’après, à dos d’éléphants, comme le faisaient les maharajas à l’époque, nous nous rendions au magnifique fort d’Amber avec ses remparts et ses tours de guets impressionnants, construit sur une colline dans un très beau paysage. Siège originel du pouvoir royal, c’est l’un des plus beaux édifices du Rajasthan avec des cours entourées de luxueux palais, de halls d’audience et d’appartements privés décorés de miroirs et de mosaïques, une succession de pièces richement ornées de pierres taillées. En plus des édifices princiers, il faut ajouter le temple dédié à la déesse destructrice Kali.

 

            Le soir, nous avions un aperçu du cinéma indien, plus communément appelé « Bollywood » où l’on peut vibrer, rire ou bien pleurer au diapason des spectateurs, dans la plus grande salle d’Asie, le « Raj Mandir ».

 

            La journée suivante commençait par un passage à Fatehpur Sikri, « ville de la victoire », capitale impériale de l’Empire moghol, pendant une dizaine d’années. C’est un ensemble architectural très homogène avec de nombreux monuments et temples, comme le palais Jodha Bai, celui de Birbal, le Punch Mahal, un curieux bâtiment de cinq étages ressemblant à un monument bouddhique, ou encore la grande mosquée Jama Masjid abritant le tombeau d’un saint musulman. Nous quittions cette ville fantôme par la Porte de la Victoire « Buland Darwaza », la plus grande d’Asie avec ses 53 mètres de haut.

 

            Nous reprenions notre longue route pour notre nouvelle destination Agra, l’un des hauts lieux de l’art et de l’architecture Moghols, avec ses deux monuments les plus prestigieux, le Fort Rouge et le Taj Mahal qui illustrent la perfection esthétique qu’atteignit l’art hindo musulman sous la dynastie moghole. Un cocktail, un diner de spécialités Tandoori et un petit spectacle de magie paracheva notre journée.

 

            Le dernier jour, dès l’aube, nous faisions une petite balade en « Tongas » charrette à cheval, l’un des moyens de transport local pour nous rendre au plus beau monument d’Inde, le fascinant Taj Mahal « Palais de la Couronne ». Considéré comme la huitième merveille du monde, son histoire est empreinte de sentiment : le sultan moghol Shah Jehan voulut ériger pour sa femme favorite une sépulture à la mesure de son amour. Élevé dans un jardin au bord la rivière Yamunâ, ce majestueux monument avec ses marqueteries de pierres semi-précieuses incrustées dans le marbre d’une pureté incroyable est un bel exemple de l’architecture moghole mêlant aussi les architectures ottomanes, indiennes, islamiques et iraniennes. Un vrai joyau grandeur nature !

            À proximité immédiate des jardins du Taj Mahal, le Fort Rouge d’Agra est une puissante citadelle de grès rouge enserrant dans son enceint de 2,5 kilomètres de périmètre la ville impériale abrite une enfilade de palais de marbre féeriques comme celui de Jahangir, des salles d’audience comme le Diwan-i-Khas, de deux belles mosquées, comme celle de Mina Masjid et de superbes jardins.

                                                   

            De retour à Delhi, nous faisions une toute dernière visite, dans le Temple Sikh de Gurudwara Sisganj. La morale Sikh rejette certaines pratiques jugées inhumaines de l’Inde, tels que le système des castes. Pour entrer, obligation de se déchausser, port d’un bandana et passage par un pédiluve. Nous passions devant un grand réfectoire où les fidèles préparaient des repas pour les plus démunis.

 

            Ainsi s’achevait notre périple de plus de 1500 kilomètres à travers des routes difficiles. Malgré un groupe de 38 personnes, il a régné une entente et une connivence vraiment parfaites. D’ailleurs quelque temps après notre séjour, nous nous sommes pratiquement tous retrouvés à Pessac chez Jacques, l’un des membres pour un repas type auberge espagnole et une super soirée souvenirs.

22 novembre 2018

EST AMÉRICAIN/CANADA

C’est beaucoup plus tard, en 2011, que nous retrouvions les États-Unis, pour cette fois la découverte de l’Est, du 23 septembre au 6 octobre, groupé avec celui du Canada. Cette année-là, nous partions toujours avec Vacances Transat, mais avec nos cousins José et Jacqueline. Après le trajet Bordeaux – Toulouse en voiture, nous embarquions avec la compagnie Lufthansa pour une escale à Munich avant de rejoindre Boston. Nous formions un groupe de 23 personnes, qui, avec notre guide Pierre, à l’accent canadien inimitable et notre chauffeur, Denys, un gentil colosse black, allait s’avérer des plus sympathiques.

 

            Nous commencions donc par la visite de Boston, capitale du Massachussetts considérée comme le berceau historique et culturel des États-Unis, dans laquelle l’ancien côtoie la modernité dans une belle harmonie. Elle fut le théâtre de la révolution américaine et de la guerre de sécession qui a mis fin à l’esclavage des Noirs. Après avoir parcouru les principaux bâtiments historiques de la ville, Old Stade House, l’un des plus anciens édifices du pays, Trinity Church, l’une des plus belles églises des États-Unis, Massachusetts State House, Siège du gouvernent de l’État, sans oublier le Granary Burying Ground, cimetière où reposent la plupart des grands révolutionnaires, nous nous dirigions alors vers la cité voisine de Cambridge, pour nous rendre à Harvard, le plus ancien établissement d'enseignement supérieur des États-Unis, mais aussi le plus célèbre et le plus riche au monde.

- Canada - Québec

 

            Le passage de la frontière américano-canadienne effectué, nous arrivions dans la région du Bécancour, pour rencontrer notre famille d’accueil, Claude et Lyne, autour d’un cocktail de bienvenue, ainsi que d’une petite fête, à la salle communale, où nous rencontrions les villageois dans une atmosphère musicale sympathique. Nous avons eu, avec José et Jacqueline, la chance inouïe de tomber sur des hôtes formidables. En une seule soirée passée ensemble, nous avons noué une véritable amitié, ponctuée, quelques mois plus tard, par des retrouvailles chez nous à Créon pour un séjour d’une semaine. Par la suite, ils m’ont permis d’assouvir un vieux rêve, celui de nous inviter à passer dix jours chez eux pour des journées non-stop en motoneige, à travers les érablières, sur les lacs gelés ou encore lors d’une fabuleuse randonnée de plusieurs centaines de kilomètres en Mauricie.

            Le lendemain, nous quittions Saint-Grégoire et nos hôtes respectifs pour réintégrer le groupe pour un départ vers Québec, seule ville encore fortifiée d’Amérique du Nord. On découvrait l’imposant château Frontenac, l’Hôtel du Parlement, la fontaine Tourny, la Basilique, la Citadelle à la Vauban et le pittoresque quartier du Petit-Champlain avec sa Place Royale et son église Notre Dame de la Victoire. On poursuivait avec une incursion dans un village traditionnel Huron, puis à travers la route pour la Côte-de-Beaupré, berceau de la Nouvelle-France, nous faisions un arrêt au Parc des chutes de Montmorency, une fois et demie plus haute que celle du Niagara. Nous dînions dans une cabane à sucre de mets typiquement québécois.

            Le jour d’après, direction Montréal où nous déjeunions d’une spécialité régionale le « smoked-meat » sandwich à la viande de bœuf fumée. L’après-midi, une visite guidée de la métropole québécoise, ville cosmopolite où les héritages français et anglo-saxons coexistent depuis plusieurs années, nous permettait d’admirer le stade olympique, le Mont Royal, colline aux trois sommets qui dominent la ville, ainsi que le vieux quartier, avec l’Hôtel de ville, la Basilique Notre-Dame et les trois Palais de justice situés les uns près des autres. Bien sûr, le shopping n’était pas oublié notamment dans la rue Sainte-Catherine et son intense activité commerciale tout comme dans l’immense galerie souterraine. Michou en profitait pour acquérir un jean à pratiquement moitié prix du tarif français.

            Nous laissions alors le Québec, pour Ottawa, la capitale du Canada. Cité des parlementaires, des diplomates et du gouvernement, c’est une ville tranquille dont le tour d’orientation nous fit découvrir la colline du Parlement et ses beaux bâtiments officiels, le château Laurier, le quartier animé du marché By, sans oublier le canal Rideau et ses nombreuses écluses, traversant gracieusement son cœur. Nous nous arrêtions également devant un monument en bronze le « Famous Five », rendant hommage à cinq femmes de l’Alberta qui se sont courageusement battues afin que les femmes canadiennes soient constitutionnellement reconnues comme des personnes admissibles au Sénat. Nous poursuivions par le musée canadien des civilisations, l’un des plus grands attraits culturels du pays.

            Après avoir passé la nuit dans la région des Mille-Îles, nous effectuions, malheureusement sous la pluie, une croisière, naviguant de part et d’autre de la frontière Canada/USA, séduits par les nombreuses îles et îlots que forme cet original archipel, sur le fleuve Saint-Laurent. Nous faisions ensuite route sur Kingston, ville militaire et universitaire de style colonial britannique, avant de rejoindre Toronto, métropole dynamique et cosmopolite qui offre le spectacle d’une grande ville nord-américaine fourmillant d’activités. On apercevait les imposants gratte-ciel, le cœur financier du Canada, l’ancien et le nouvel hôtel de ville, le charme très british du Parlement ontarien ainsi que l’imposant quartier chinois ou l’impressionnant SkyDome, théâtre de nombreuses activités sportives. Nous achevions cette journée par l’ascension de la tour du CN, haute de 553 mètres, d’où nous avions une vue magnifique sur l’ensemble de la ville illuminée.

            Déjà arrivés à mi-parcours, nous atteignions les chutes du Niagara, situées de part et d’autre des villes ontariennes et américaines, qui forment l’une des plus grandes merveilles de la nature. Leur hauteur n’est pas exceptionnelle, mais leur ampleur et la puissance des eaux qui s’y engouffrent impressionnent. L’excursion à bord du bateau « Maid of the Mist » nous menant jusqu’au pied des chutes canadiennes, dites en fer à cheval, nous offrit, pourtant là aussi, sous la pluie, un spectacle enivrant. Nous déjeunions dans un restaurant avec une superbe vue sur les chutes. D’ailleurs, en parlant de repas, je voudrais faire un petit aparté, pour signaler que mon copain José, qui pourtant, affirmait que sa gourmandise pour les desserts était une légende, avait du mal à résister lorsque Michou, lui proposait le sien. Après le passage par la charmante petite ville de Niagara-on-the-Lake, située sur l’embouchure de la rivière Niagara, sur le lac Ontario, nous nous rendions dans l’exploitation viticole du « Château des Charmes » pour une visite, suivie d’une très, très minime dégustation du célèbre vin de glace, un vin blanc liquoreux très sucré. Si José et Jacqueline en achetaient une bouteille, Michou et moi reculions devant le prix un peu prohibitif du breuvage. Le soir, nous assistions au spectacle magnifique de Niagara Falls sous les illuminations.

 

- Est américain

            Huit jours après une première approche de l’Est américain à Boston, nous reprenions notre programme avec le passage du pont international entre le Canada et les États-Unis. Avec un arrêt au « Museum of Glass » de Corning, premier centre mondial d’innovation du verre, renfermant une galerie impressionnante de sculptures en verre du 20ème siècle, où nous assistions à l’élaboration de leurs créations, puis à Harrisburg au capitole de la Pennsylvanie, c’est une étape de plus de 685 kilomètres qui nous attendait pour nous rendre à Lancaster pour y rencontrer la communauté Amish dans une de leurs fermes à la découverte de leurs coutumes. Elle perpétue encore aujourd’hui d’antiques traditions, refusant la plupart des aspects de la modernisation pour se consacrer essentiellement aux activités agricoles.

            Le lendemain départ vers Washington, capitale fédérale des  États-Unis. Ici pas de tours, pas de gratte-ciel, mais un fleuve, le Potomac, qui serpente dans la verdure, des avenues larges, propres, aérées, des bâtiments bas, d’un classicisme rassurant. La visite guidée, nous amenait tour à tour, à Union Station, la gare ferroviaire, au Capitole, siège du congrès, au Mémorial Lincoln, lieu où fut prononcé le discours de Martin Luther King « I have dream », ainsi qu’à son propre Mémorial, à la bibliothèque du Congrès, à la Cour suprême, à la Maison-Blanche bien sûr, résidence du Président des États-Unis, au Washington Monument, obélisque de 169 mètres de hauteur, à l’émouvant Mémorial des Vétérans du Vietnam, à celui tout aussi saisissant des Vétérans de la guerre de Corée, pour finir par le cimetière d’Arlington où nous nous rendions sur les tombes des frères Kennedy.

            Le soir, nous faisions le circuit Washington by night, avec un arrêt au Mémorial de la guerre 39/45, magnifiquement illuminé notamment l’immense fontaine. En rentrant à notre hôtel, nous étions stoppés par la police afin de laisser passer un étrange défilé de limousines, suivi d’une ambulance. Il s’agissait tout simplement du Président Barack Obama qui regagnait ses quartiers, en compagnie de son escorte.

            Nous quittions la capitale fédérale, pour Philadelphie dont le centre-ville marie les réalisations modernes et audacieuses avec les bâtiments géorgiens du quartier historique. Surnommée le « berceau de l’Amérique » et baignée d’indépendance, elle abrite quelques-uns des sites historiques les plus symboliques du pays. C’est à Philadelphie que le rêve américain a vu le jour et que le modèle de la démocratie des temps modernes a été fondé. Les lieux emblématiques, comme l’Independence Hall, bâtiment en briques rouges où fut signée la déclaration d’indépendance et où fut adoptée la Constitution américaine, la Liberty Bell « cloche de la liberté », symbole patriotique important des Américains et le National Constitution Center, nous offriront un aperçu de la naissance de cette nation.

            Du haut des marches du « Philadelphia Museum of art », nous admirions l’avenue « Benjamin Franklin Parkway », longue de 1,6 kilomètre, bordée par les drapeaux du monde entier et donnant sur le surprenant « City Hall », hôtel de ville de style baroque. Un passage devant la deuxième plus ancienne banque du pays puis devant le « Phillies Stadium », et nous pouvions rejoindre, pour un séjour de trois jours à NewYork, « the Big Apple ».

            Dès notre arrivée, la prise de contact avec cette mégapole se faisait de la meilleure des façons, puisque nous étions nombreux dans le groupe à avoir choisi l’option survol de la ville. Faire un vol en hélicoptère au-dessus de New-York est une expérience inoubliable, une activité à faire au moins une fois dans sa vie, malgré son coût onéreux (180 euros par personne pour 15 minutes). Michou et moi embarquions avec Jacques sa femme, Marie-Jo, José ainsi que Claude, tandis que son épouse Dany et Jacqueline préféraient rester sur le plancher des vaches. Les vues impressionnantes sur Manhattan, les principales attractions de New-York vues du ciel comme la Statue de la Liberté, l’Empire State Building, le reflet argenté du Chrysler Building ou l’immense Central Park, méritaient vraiment notre investissement.

            New-York occupe trois îles principales, Staten Island, une partie de Long Island et Manhattan, mais c’est cette dernière qui constitue la porte d’entrée principale de la ville et qui concentre les principales curiosités touristiques. 

            Après le dîner, un tour d’orientation by night nous offrait un petit aperçu de cette ville magique, passant par le Grand Central Terminal, plus grande gare ferroviaire du monde avec son superbe hall, la Cathédrale Saint-Patrick et bien entendu l’ambiance animée de Time Square et ses enseignes lumineuses, place située à quelques encablures de notre hôtel.

            Le lendemain matin, nous profitions encore des dernières prérogatives de notre guide Pierre et de notre chauffeur Dennys, avec un parcours qui nous amenait dans les quartiers de Harlem, Soho, Chinatown, Little Italy, Broadway, sur la 5ème Avenue, paradis du shopping, dans Central Park, poumon vert de la ville, devant le Flatiron Building, à la silhouette élancée, le Rockefeller Center, les institutions ultra-célèbres comme Wall Street ou le bâtiment des Nations Unies, terminant au  86ème étage de l’Empire State Building, plus haut gratte-ciel d’Amérique du Nord, pour une vue imprenable sur la ville.

            À l’issue du déjeuner, nous prenions également congé d’une partie du groupe, qui n’avait pas pris l’extension des trois jours supplémentaires à New-York. Nous décidions de combler notre après-midi en partant à la découverte des curiosités proches de notre hôtel, à savoir le  « James A. Farley Post Office Building », la poste qui fait face au célèbre Madison Square Garden, ainsi que  la « New-York Public Library » bibliothèque centrale de la ville, collée au très agréable Bryant Park, l’un des préférés des autochtones. Je profitais de cette promenade pour m’acheter un jean, dont la différence de prix avec la France est encore une fois hallucinante.

            Les repas étant désormais libres, j’avais, avant d’entamer ce voyage, relevé quelques avis sur des restaurants français, situés non loin de notre hôtel, susceptibles de nous convenir. Je soumettais mes informations à la douzaine de personnes formant le groupe avec lequel nous avions sympathisé, le choix se portait sur le « Tout va bien », entre la 8ème et 9ème Avenue. Là, ce fut un grand moment. On nous demanda d’abord de patienter un quart d’heure, sur la petite terrasse extérieure, afin que des places se libèrent. Au bout d’une demi-heure comme nous n’étions toujours pas en place, le patron, qui nous semblait un peu loufoque et quelque peu aviné, nous amena un pichet de sangria pour nous aider à patienter, suivi d’un autre pour la demi-heure suivante. Enfin à table, ce même patron nous fit savoir qu’il nous ferait cadeau des 4 % de taxes pour nous remercier d’avoir attendu. Nous avons très bien mangé et à la fin du repas notre ami nous offrait même le digestif. Au moment de payer, sa femme et son fils n’étaient vraiment pas d’accord pour de telles largesses. Nous sommes partis, en restant sur les promesses faites, avec d’ailleurs toujours l’aval du patron, ce dernier ayant droit à une sérieuse explication de texte de la part de ses associés. En tout cas, nous n’avions pas à regretter le désagrément de notre longue attente, celle-ci ayant été largement compensée.

            Le repas du soir suivant se passa dans un très bon restaurant face à notre hôtel, mais avec toutes les péripéties de la veille en moins.

            C’est en métro que nous partions à la découverte du plus de curiosités possibles pour profiter au maximum, des deux jours qui nous restaient. Nous délaissions volontairement les musées, comptant pourtant parmi les plus riches du monde, pour nous consacrer uniquement sur les sites que nous jugions essentiels.

            En utilisant le ferry, nous nous rendîmes en premier lieu à Ellis Island, petite île dans la baie de New-York, située à peu de distance de Manhattan, point de passage obligé de tous les immigrants qui débarquaient en Amérique entre la fin du 19ème siècle et le milieu du 20ème. Aujourd’hui elle abrite l’émouvant « Musée National de l’Histoire de l’Immigration des États-Unis ». Le trajet inclut également la visite de la Statue de la Liberté sur un autre îlot proche d’Ellis Island.

            S’il y a bien un lieu que nous nous devions visiter, c’est bien « Ground Zero ». C’est là que se trouvaient les « Twin Towers », tours jumelles, détruites lors des attentats du 11 septembre 2001, et c’est là que se construisaient  désormais le « One World Trade Center » et « le Four World Trade Center », les nouvelles tours. En plein cœur venait d’être inauguré le Mémorial, formé de deux grands bassins où coulent des chutes d’eau entourées d’un long parapet égrenant les noms des victimes. Bien que nous n’ayons pas eu la possibilité d’y pénétrer, nous ressentions tout de même une forte émotion. Question saisissement que dire de la toute proche, petite chapelle Saint-Paul, étonnamment épargnée lors des attentats, qui a servi de lieu de repos et de refuge pour le personnel de sauvetage, lequel y reçut à manger, un lieu où dormir et des conseils pendant les opérations de secours. L'endroit est devenu un mémorial de cet événement tragique.

            La séquence émotion terminée, nous passions devant « City Hall », l'hôtel de ville, siège du gouvernement de la ville de New-York avant de rejoindre le Brooklyn Bridge, pont de près de deux kilomètres de long qui traverse l’East River en reliant Brooklyn à l’île de Manhattan. C’est l’un des monuments les plus prestigieux et les plus visités de la ville, avec des sensations de liberté et de puissance garanties.

            Le lendemain, nous rejoignions l’aéroport Kennedy pour un retour en France, quittant New-York, véritable ville des extrêmes et des superlatifs. Au moment du contrôle pour rejoindre le quai d’embarquement, le portique se mit à sonner au passage de José. Plusieurs va-et-vient ainsi que le  passage du scanner sur l’ensemble de son corps, rien n’y fit cela continuait à sonner. Un barbu qui carillonnait, cela attirait de suite la suspicion des zélés fonctionnaires américains. Sachant que notre ami n’avait rien à se reprocher, je commençais à plaisanter, lui lançant « tu aurais dû retirer ton stérilet ! », jusqu’à ce que la douanière, une imposante latino, aussi souriante qu’une porte de prison, lui intime de la suivre. « Aie aie aie José, tu vas avoir droit au toucher rectal continuais-je ! ». Je poursuivais, en demandant à Jacqueline, de prendre ses clés de voiture au cas où il le garderait, pour que nous, on puisse au moins rentrer de Toulouse à Bordeaux sans problème. Si mes facéties amusaient la galerie, l’inquiétude de Jacqueline grandissait, jusqu'à ce que José, un peu livide, apparaisse enfin libéré de toutes tracasseries. D’ailleurs, jamais on n’a su ce qui avait pu perturber ce putain de portique.

            Est-ce pour se venger, quoi qu’il en soit, Jacqueline, Mère Térésa, comme j’aime l’appeler, inquiète de me voir aller si souvent aux toilettes, me conseilla d’aller consulter mon médecin traitant, jugeant que je devais avoir un problème de prostate. Je suivais son avis et là, pour le coup, c’est moi qui ai eu droit au toucher rectal… Merci Jacqueline !

            En tout cas, nous avons passé un beau moment en leur compagnie et cela restera un grand souvenir. Lors de ce circuit de plus de 3 000 kilomètres, nous avons fait de belles rencontres qui perdurent encore aujourd’hui, d’une part avec Claude et Lyne, nos « cousins » canadiens, ainsi qu’avec Claude et Dany, nos amis de Menton.

 

22 novembre 2018

PEROU/BOLIVIE

Cette année 2009 fut celle où notre voyage restera le plus onéreux. Le dépaysement garanti et surtout la possibilité de le faire enfin avec nos deux meilleurs amis, Alain et Françoise, valaient, sans regret, un tel investissement. C’est ainsi, que du 27 juillet au 10 août avec Vacances Transat et la compagnie aérienne Iberia nous rejoignions l’Amérique du Sud. À l’aller, le départ de Bordeaux s’avérait impossible, car nous ne bénéficions pas du temps nécessaire pour pouvoir, à Madrid, récupérer la correspondance pour Lima. Nous devions donc partir de Toulouse et c’est Serge, le fils d’Alain et Françoise qui se chargea de nous conduire à l’aéroport de la ville rose.

 

            Accueillis à Lima par notre accompagnateur, nous avions l’agréable surprise de constater que notre groupe n’était constitué que de dix personnes, ce qui était un privilège indéniable et plutôt rare dans un voyage organisé. Le lendemain matin, nous reprenions un vol intérieur pour nous rendre à Cuzco,  au cours duquel,  je n’allais pas tarder à me signaler. En effet, Alain, placé sur le siège devant moi et qui faisait plus ample connaissance avec l’un des membres de notre groupe me fit part que ce dernier travaillait comme lui à l’E.D.F. « Ah voilà une belle brochette de fainéants alors ! », lançais-je. Il se trouvait que la personne en question occupait un poste important, ayant été par conséquent l’un des supérieurs de mon pote. Sympa, comme son épouse et sa fille d’ailleurs et loin d’être dérangé par mon allusion, nous en profitions pour finaliser les présentations. Le reste de l’équipe était constitué d’une agréable jeune fille de Clermont-Ferrand et d’un autre couple, dont le mari semblait évoluer dans le monde médical, mais dont on n’a jamais su si cela était en tant que médecin ou de simple brancardier, comme on le soupçonnait tous. Peu importe d’ailleurs, le plus important, c’était que ce groupe s’entende bien et ce fut vraiment le cas.

 

            Dès notre descente d’avion, direction le village d’Awanacancha pour y découvrir les différents camélidés, lamas, alpagas ou vigognes ainsi que la production artisanale de laine et de tissu. Continuation vers Pisac et son marché andin avec ses étalages de fruits et légumes à même le sol. Nous en profitions pour déguster des empanadas, chaussons farcis au fromage.

            L’après-midi, nous nous rendions aux salines de Maras, constituées de nombreux bassins en terrasses permettant chaque année la récolte d’une dizaine de tonnes de sel. Perchées à 3 200 mètres d’altitude et à 400 km de la mer, c’est un spectacle unique et un site hors du commun, défiant quelque peu les lois de la nature. Victime d’un malaise, Michou fut aussitôt secourue par le chauffeur de bus, qui, en lui mettant sous le nez une sorte de décoction blanchâtre, dont on ne connaîtra  jamais la composition, la requinqua illico. Il lui donna également quelques feuilles de coca à mâcher.    

 

            Très tôt, le troisième jour, un transfert nous conduisait à la gare d’Ollantaytambo pour prendre le train jusqu’à Aguas Calientes, ne manquant rien des paysages de la Vallée Sacrée de plus en plus sauvages qui défilaient avec ses plaines, ses collines ornées de terrasses, ses torrents et les cimes des Andes. De là, une ascension en minibus nous amenait sur la cité incontournable du Machu Picchu, citadelle inca perchée au sommet d’une montagne dans un site absolument grandiose. La beauté du lieu ajoutée à son caractère mystique était un enchantement visuel incroyable.

 

            Entretemps, j’avais déjà obtenu un surnom, certes peu flatteur, mais ô combien mérité. En effet, comme je faisais beaucoup de va-et-vient dans les toilettes, allant même jusqu’à faire stopper le bus pour pouvoir satisfaire mes besoins naturels, Alain m’avait attribué le sobriquet de Banos, nom péruvien désignant tout simplement les pissotières.

 

            Le jour d’après, nous nous rendions sur les ruines de la forteresse de Sacsayhuaman où se déroule la célébration de la fête du soleil, puis sur le site de Tambomachay, lieu de culte au dieu de l’eau, construction inca composée de terrasses et d’escaliers, formant un système de canalisation,. En face, Puka Pukura, la forteresse rouge qui aurait pu être une sorte de point de contrôle des allées et venues entre Cuzco et la Vallée Sacrée et un peu plus loin Quenqo, temple religieux taillé à même la roche où se déroulaient les sacrifices et rituels.

 

            Nous passions deux nuits à Cuzco et cela s’avérait être une véritable chance, car Michou, malade, pouvait récupérer, dans la chambre d’hôtel pendant la demi-journée de libre que nous avions.

 

            Françoise, Alain et moi occupions notre après-midi par une belle promenade pédestre dans la ville, ancienne capitale politique et économique de l’Empire inca, passant tour à tour, devant le monastère Santo Domingo, l’église et le couvent de la Merced, l’église et le couvent San Francisco, situés en plein centre historique, la Place des Armes avec la cathédrale et à ses côtés l’impressionnante église de la Compagnie de Jésus, terminant par le marché San Pedro pour y découvrir la grande variété de produits péruviens, spécialités locales et autres curiosités.

 

            Les deux jours suivants, c’est à Puno que nous faisions étape. Pour nous y rendre nous traversions de nombreux villages d’artisans (tisserands, potiers, bijoutiers, tanneurs, fabricants de tuiles) ou d’éleveurs (moutons, camélidés, et même taureaux de combat). Nous nous arrêtions à celui d’Oropesa, pour assister à la cuisson de la « chuta », un pain spécial très prisé au Pérou. Lors de ce trajet, une pause à la Raya, point le plus élevé du parcours (4 335 mètres), marquant la division entre la zone andine et l’Altiplano, nous permettait d’immortaliser la beauté inoubliable du paysage. Nous déjeunions sur le site de Sillustani, situé sur une presqu’île au cœur d’une magnifique lagune, composé de tours circulaires de 12 mètres de haut qui servaient de tombeaux aux nobles de la période pré inca. Pendant ce repas, avec Françoise, nous étions victimes d’un fou rire mémorable devant la grande prévenance du serveur qui n’en finissait pas de faire des courbettes en prenant notre commande. Ensuite, nous faisions une courte halte dans un minuscule village où nous rencontrions des paysans dans leur très modeste univers naturel. Nous profitions de notre rencontre avec l’institutrice locale pour lui laisser cahiers, stylos et autres fournitures scolaires que nous avions amenés de France.

 

            Le lendemain allait être particulièrement riche en excursions sur le légendaire lac Titicaca, « Puma gris » en Aymara, le plus haut du monde situé à 3 182 mètres d’altitude. Au fil de l’eau, nous atteignions alors les îles flottantes, grandes plates-formes de roseaux (tortora),  des Uros, population autochtone descendant de l'une des cultures les plus anciennes de l'Amérique. Il existe environ une quarantaine d’îles flottantes sur lesquelles vivent quelque 2 000 habitants.

            Après environ trois heures de bateau, nous débarquions sur l’île de Taquile d’une superficie de 6 km2. Pour atteindre le centre du village, on doit gravir cinq cents marches à 4 000 mètres d’altitude, c’est dire si la découverte de ce lieu hors du temps, se mérite. Si Taquile a profité du développement du tourisme, ses deux cent cinquante familles ont réussi à maintenir une certaine authenticité à leur vie. Elles ont ainsi conservé leurs traditions vestimentaires. Tombant en pleine fête des moissons, nous avions la chance d’assister à cette célébration avec leurs rituels, leurs danses folkloriques, ainsi qu’à une foire artisanale. Nous déjeunions dans un restaurant de la communauté.

 

            Le soir, de retour à Puno, la fête se répétait dans les rues avec des défilés colorés des autochtones en costume traditionnel.

 

            Le matin suivant, nous relions Desaguadero, pour le passage de la frontière Pérou – Bolivie. Le transfert des bagages entre les deux côtés de cette dernière avait quelque chose de cocasse puisqu’il se réalisait à l’aide d’une sorte de triporteur capable de ne transporter que quatre à cinq valises à chaque passage. Heureusement que nous n’étions que dix dans notre minibus, car on avait aucun mal à imaginer le temps qu’il aurait fallu si l’on avait été plus nombreux.

           

            Les formalités d’immigration accomplies, nous pouvions poursuivre notre programme côté bolivien vers Tiwanaku et le temple de Kalasasaya, avec ses monolithes, la porte du soleil de quatre mètres sur trois, l’un des éléments les plus impressionnants du site, le temple semi-souterrain et la pyramide d’Akapana construite en terrasse.

           

            Nous prenions ensuite la route en direction d’Oruro, ville minière, dans laquelle, outre une promenade à travers ses ruelles typiques, nous échangions nos euros contre des bolivianos, en pleine rue, les courtiers semblant être de simples habitants positionnés dans les coins stratégiques de la ville.

                                                   

            En véhicule tout terrain, nous effectuions les 320 kilomètres, sur des pistes de terre, nous séparant d’Uyuni, à travers les paysages d’une beauté époustouflante de l’Altiplano, région de hauts plateaux située à plus de 3 000 mètres, dominé par la Cordillère des Andes. L’endroit extrême, fait d’une mosaïque de panoramas et d’une faune incroyable, nous laissera un souvenir impérissable. Nous arrivions, tard dans la soirée, conscients d’en avoir pris plein les yeux, mais harassés par un trajet pour le moins chaotique. Peu avant, nous avions cependant assisté à un spectacle assez insolite, en stoppant devant une vieille cabane de chantier déglinguée, sorti de nulle part, qui faisait office de poste de péage. 

                                                   

            Le lendemain, toujours en véhicule tout terrain, nous découvrions à 3 650 mètres d’altitude, le Salar d’Uyuni, plus grand désert de sel du monde avec ses 10 000 km2 de superficie. L’endroit est fascinant, d’une blancheur étale avec l’horizon à l’infini, d’une platitude parfaite. Dessus, on trouve quelques îlots, c’est d’ailleurs vers l’un d’eux que nous nous dirigions, atteignant l’île Incahuassi, véritable miracle de la nature, car comment imaginer, que dans l’immense vide du désert de sel pourrait se trouver une « île » désertique de corail recouverte de centaines de cactus géants. Il suffit de grimper la butte rocheuse pour avoir une vue surprenante sur tout le Salar. Un pur moment d’émotion face à cette nature préservée et ce désert tout blanc, craquelé qui s’étend à perte de vue.

 

            Nous déjeunions dans un hôtel, érigé entièrement en sel, mobilier compris. En repartant, nous apercevions une femme qui mettait le sel en poche, sans gants, dans le froid, sa petite fille assise à ses côtés sur une couverture. Dans cet enfer blanc, quelques centaines d’hommes piochent, creusent à longueur d’année pour dégager des briquettes de sel non iodé. Ces damnés de la terre sont payés une misère.

 

            Nous poursuivions notre route sur Potosi pour visiter la mine coopérative d’argent du Cerro Rico exploitée par les mineurs indiens. Habillé en mineur, on déambulait dans des galeries où des milliers de Boliviens travaillent et meurent en raison de problèmes respiratoires ou d’accidents, pour là encore, un salaire de misère. Pour tenir les cadences infernales, la seule nourriture qu’ils avalent se résume à des feuilles de coca qu’ils mâchouillent tout au long de la journée. D’ailleurs, sur les conseils de notre guide, nous leur en amenions des sachets, cela paraissait peu, mais pourtant essentiel pour eux et c’était le moins que l’on puisse faire. Nous avions immédiatement une idée sur la rudesse du travail en croisant un wagonnet de plus d’une tonne poussé seulement par deux hommes sur des rails plus ou moins bien raccordés. Les Indiens vénèrent encore « Tio » (le diable), Dieu des entrailles des montagnes et maître incontesté des profondeurs. Nous nous arrêtions dans un recoin d’une galerie devant une statue le représentant, car c’est lui qui décide de donner ou de prendre. Alors, les mineurs prennent soin de lui, en lui faisant régulièrement des offrandes. Des feuilles de coca qu’on pose sur lui et surtout de l’alcool à 96° ! Le principe est d’en verser un peu par terre, pour lui et de boire le reste. Si un mineur est dans une période peu faste, il boit pour demander au Tio de l’amener vers un filon. S’il tombe sur un beau filon, il commence par boire pour remercier le Tio, avant de l’exploiter. S’il a un accident, il boit pour apaiser le Tio. Si c’est la fin du mois, il boit pour espérer que le mois suivant soit meilleur que le précédent. Si c’est le début du mois, il boit pour bien le commencer. Et le vendredi, il boit pour oublier la semaine. Dehors, c’est la Pachamama, la terre mère, qui règne, ici, sous terre, c’est le diable. On n’a aucun mal à comprendre pourquoi la durée de vie de ces malheureux dépasse rarement 40 ans.

 

            Confronté à un tel dénuement, cela minimise nos propres petits problèmes existentiels.

           

            Nous abandonnions Potossi pour Sucre, capitale administrative et juridique de la Bolivie. Après la visite de la « Casa de la Moneda », lieu où les natifs et les esclaves venus d’Afrique frappaient les pièces d’argent pendant la domination espagnole, nous nous baladions sur la place principale du 25 mai, admirant le Palais National, la cathédrale Métropolitaine, avec sa Chapelle de la Vierge de Guadalupe, les églises San Lazaro, San Francisco et Santo Domingo, l’université San Francisco Xavier, l’une des plus anciennes d’Amérique, ainsi que la Casa de la Libertad, lieu où fut signée la déclaration d’indépendance de la Bolivie. Le soir, dans le patio de notre hôtel, avec l’ensemble de notre groupe, nous improvisions un apéritif sympa.

 

            Le matin suivant démarrait par un tour panoramique de la cité. Depuis le belvédère de la Recolata, nous avions une vue magnifique sur la ville, avant de nous rendre à l’église San Felipe de Neri et son couvent, reconverti en école pour filles où nous assistions à leurs travaux pratiques.

                                                   

            Nous partions ensuite en direction d’un village indien quechua. La communauté s’occupe de l’agriculture, de l’élaboration de tissus et de poterie. Les hommes portent des costumes typiques, dont le « montera », chapeau en cuir bouilli qui rappelle les casques des conquistadors espagnols et un poncho, les femmes, elles, sont vêtues de noir. Nous goûtions les beignets locaux ainsi que la Chicha, boisson élaborée à base de maïs et de fruits fermentés.

 

            Le lendemain, un vol intérieur nous amenait à La Paz, capitale la plus haute du monde, culminant à 4 000 mètres, au pied des majestueux sommets des Andes. Nous découvrions alors le centre-ville, la Plaza Murillo, ancienne place d’armes, autour de laquelle se trouvent la cathédrale Nuestra Senora de La Paz, le Palais du Gouvernement, le Congrès et le Palais Législatif.

                                                   

            Un peu plus tard, nous visitions un marché un peu étrange dit « des sorcières », celui-ci consacré aux ingrédients, parfois un peu gore (fœtus de lama séché par exemple), utilisés dans la médecine locale, les Indiens Aymaras et Quechuas, continuant de vivre avec les mythes et légendes de leurs lointains ancêtres. À pied, nous remontions alors sur la Basilique San Francisco, l’un des édifices religieux les plus anciens de la ville.

 

            À quelques kilomètres du centre de La Paz, nous descendions vers la Vallée de la Lune, nommée ainsi en raison de son paysage quasi lunaire, forgé par les fortes pluies, qui ont érodé, pendant plusieurs millénaires, le sol argileux de la montagne. Pour le dîner,  nous passions un agréable moment au restaurant « Pena Huari », endroit très exotique qui affiche la culture bolivienne  à travers la gastronomie, la musique et les danses typiques.

 

            Le jour suivant, nouveau vol intérieur, cette fois pour rejoindre Lima, achevant ainsi la boucle de notre circuit, par une visite de deux jours de la capitale péruvienne. Dès notre arrivée, nous partions vers le quartier moderne de Miraflores, centre bancaire et d’affaires de la ville, puis vers le centre historique avec la cathédrale du 17ème siècle, la Place d’Armes, avec le Palais du Gouvernement, le Palais Municipal, la Basilique Santo Domingo, ainsi que la Basilique et couvent San Francisco.

 

            L’après-midi était consacré au musée National d’Archéologie présentant les objets des différentes cultures péruviennes depuis les premiers habitants jusqu’à l’Empire inca.

           

            Le dernier jour débutait par une visite au musée de l’or qui renferme une fabuleuse collection d’orfèvrerie préhispanique, mais aussi une superbe collection d’armes et d’uniformes. Après un déjeuner en bord de mer, nous flânions dans le vieux quartier du Barranco, commençant par la place du parc municipal ornée d’un grand jardin exotique où se trouve une belle église coloniale, puis par le pont des soupirs, la promenade la plus romantique de Lima, terminant par le mirador, où l’on profitait d’une vue panoramique sur l’océan Pacifique, le long des falaises côtières qui le surplombent.

 

            C’est ainsi que s’achevait ce fabuleux circuit, certainement le plus complet de toutes les destinations parcourues jusqu’à présent, certainement parce que l’on y retrouvait les spécificités de chacune d’entre elles, civilisation ancienne, différence importante de culture, vestiges archéologiques, dépaysement total ou bien encore immensité et beauté des paysages. Le fait de se retrouver en comité restreint dans un groupe harmonieux, qui plus est avec nos meilleurs amis, renforçaient cette impression.

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22 novembre 2018

THAÏLANDE

Du 13 au 20 avril 2007, encore avec Kuoni, nous choisissions la Thaïlande comme destination. Le trajet avec Qatar Airways  ne partait pas de la meilleure des façons puisqu’une grève du personnel  au sol de l’aéroport retardait notre vol de deux heures. Heureusement pour nous, celui de Doha repoussait la correspondance d’autant, ce qui n’eut donc aucune incidence sur notre arrivée à Bangkok.

            En plus de notre guide, de son jeune Palawan et de notre chauffeur, nous étions accueillis par une ravissante Thaïlandaise qui nous souhaitait la bienvenue avec un collier de fleurs.

            Nous commencions notre séjour par le somptueux palais d’été royal de Bai Pa In. Nous quittions ensuite Bangkok pour nous rendre à Ayutthaya, ancienne capitale du Siam en effectuant une croisière sur le fleuve Chao Phraya, dans un grand moment de détente pour un aperçu de la vie locale et des maisons traditionnelles sur pilotis ainsi que de splendides vues sur la campagne environnante. Aujourd'hui, Ayutthaya est célèbre pour ses ruines et ses temples spectaculaires. Nombre de ces temples sont encore intacts, tel que Wat Phra Sanphet, ou Wat Na Phra Men. Nous continuions sur Lopburi avec le temple du Prang Sam Yod, sanctuaire de style Khmer envahi de singes et le temple Sri Ratana Maha Dhat datant du XII siècle.

            Le lendemain, nous investissions le magnifique site de Sukhothai et ses ruines archéologiques spectaculaires, puis celui de Sri Satchanalai qui possède aussi de magnifiques vestiges dispersés dans une nature sauvage.

            L’après-midi, c’est en calèche que nous découvrions Lampang, cité du VII siècle, au charme provincial, à travers la vieille ville avec ses maisons typiques et ses vénérables temples birmans. Nous nous arrêtions au Wat Phra Kae Don Tao, joli temple construit sur la rive nord de la Mae Wang.

            Nous poursuivions notre route pour rejoindre Chiang Rai, point de départ du Triangle d'or région montagneuse d'Asie du sud-est aux confins du Laos, de la Birmanie et de la Thaïlande. Son nom est dû au fait qu’une énorme quantité d’opium consommée dans le monde, venait de là et rapportait beaucoup d’or. Nous profitions d’une halte dans un petit village de paysans pour y déguster de délicieux ananas fraîchement cueillis.

            Tôt, le matin suivant, après une promenade dans un marché typique, nous embarquions pour une excursion en pirogue à moteur sur le mythique fleuve Mékong, longeant les montagnes du Laos. Nous faisions ensuite route sur Chiang Saen pour y visiter le musée de l’opium, puis au cœur du Triangle d’Or, nous partions à la rencontre des minorités montagnardes Akhas et Yaos.

            Après notre arrivée à Chiang Mai, charmante capitale septentrionale dotée d’une multitude de temples, nous nous rendions dans le village de la tribu  Meo. Bien que cette visite ne soit pas prévue au programme, sachant que nous n’étions pas très loin, nous demandions au guide de nous amener, moyennant finance, à la découverte des coutumes de la tribu Padaung. Peu de gens ont le privilège de rencontrer les femmes birmanes Padaung, communément surnommées les « femmes girafes ». Elles perpétuent une ancienne tradition de déformer leurs corps à un âge précoce en portant des anneaux autour du cou, ce qui lui donne une apparence anormalement longue et distendue.

            Nous passions la nuit dans un cadre idyllique dans un Lodge au cœur de la nature.

            La journée suivante débutait par un camp d’entraînement d’éléphants dressés pour travailler dans les plantations de tecks. Nous en profitions bien sûr pour faire une promenade sur le dos de ces pachydermes. La suite nous amenait dans une pépinière d’orchidées, puis dans un centre d’artisanat regroupant la création d’ombrelles, de laques, de soieries et d’objets en bois exotique.

            Le soir, nous avions droit à un dîner « Kantoke » pour goûter les spécialités du nord, tout en assistant à une représentation des différentes musiques et danses folkloriques.

            De très bonne heure, le lendemain, nous prenions part à la coutume ancestrale bouddhiste de l’aumône aux bonzes. Ces derniers ne prennent qu’un seul repas par jour à 11 heures. Ils partent, au lever du soleil, leur écuelle à la main et ce sont les habitants de la ville et les touristes qui leur offrent leur nourriture, les fidèles reçoivent alors la bénédiction.

          La promenade en cyclo-pousse dans la vieille ville et sur le marché central, réputé pour ses fleurs et ses produits locaux, nous offrait par la suite un spectacle assez insolite. En effet, dans un endroit reculé, un petit marché typique, les produits à même le sol, se trouvait en bordure des voies du chemin de fer, les paysans s’employant, dans un rituel bien organisé, à écarter les bâches qui les protégeaient du soleil pour chaque passage du train.

          Au sommet d’une colline, culminant à plus de 1 000 mètres et offrant un magnifique panorama, nous découvrions ensuite le Doi Suthep, temple sacré pour les Thaïlandais, renfermant entre-autres un Bouddha d’Émeraude et une statue du dieu hindou Ganesh

           

            Le soir, nous retournions à Bangkok par un train de nuit, les sièges-banquettes rigides et peu confortables sont dès 20 heures remplacés par des couchettes, installées en quelques minutes par le staff dans une ambiance sympa. Le trajet passe en un clin d'œil, même si compte tenu des horaires et donc de la nuit, on ne voit finalement que très peu le paysage.

           

            Dès notre arrivée à Bangkok, frémissante capitale moderne qui a su garder ses quartiers typiques nous partions à la découverte de ses sites majeurs. D’abord, le Palais-Royal spectaculaire enceinte recouverte d’or qui abrite le temple du Wat Pra Kao et du Bouddha d’émeraude, l’une des statues les plus vénérées et respectées en Thaïlande. À proximité, s’élèvent le fameux temple du gigantesque Bouddha couché, 43 mètres de long et 15 mètres de haut, ainsi que celui du Bouddha d’or, statue de trois mètres de haut et d’un poids de 5,5 tonnes d’or massif.

                                                   

            L’après-midi une excursion en bateau sur les « klongs » (canaux) dans le quartier de Thonburi, où les maisons sur pilotis longent les gratte-ciel, nous permettait d’apprécier une animation populaire en contemplant le visage d’un Bangkok épargné par la modernité grandissante de la Thaïlande.

                                                   

            Après un dîner spectacle de musique classique et danses traditionnelles au « Silom Village », nous regagnions notre hôtel en empruntant le « Sky Train », métro aérien ultramoderne.

                                                   

            Notre dernier jour commençait par une incursion dans la cité lacustre de Damnoen Saduak et son marché flottant, qualifié d’attrape-touristes puisqu’aucun Thaïlandais n’y vient faire ses emplettes, mais cela reste une représentation pittoresque de scènes de vie d’antan, avec toutes ces barques arpentant les canaux, les locaux de tous âges avec leurs hospitalités et leurs sourires nous faisant passer un moment inoubliable.

                                                   

            Nous achevions notre circuit par le Nakom Pathom plus grand monument bouddhiste du monde érigé il y a plus de 2 000 ans, avec son Chedi  édifice de 127 mètres de haut.

                                                   

       À l’issue de chaque voyage, les moments de séparation, sont un peu difficiles, surtout comme cette année-là où nous avions partagé une belle connivence avec six amis ardéchois

22 novembre 2018

EGYPTE

En 2005, du 30 avril au 7 mai, j’assouvissais une vieille envie datant de mes cours d’histoire du collège, seule matière avec le Français, qui, avait eu droit à une certaine reconnaissance, dans mon cursus de cancre. L’Égypte antique me fascinait et c’était donc un réel plaisir de pouvoir découvrir les vestiges de cette ancienne civilisation.

            Cette année-là, c’est avec le tour-operator Kuoni, que nous partions avec Pascal Langélus, mon pote de boulot et son épouse Alice. Devant décoller de Nantes, nous profitions, grâce à notre entreprise, d’un tarif particulièrement intéressant chez Hertz pour la location d’un véhicule, en l’occurrence un Opel Mériva. Pour le vol retour, initialement non prévue, une escale à Bordeaux était rajoutée, ce qui évidemment nous arrangeait bien.

            Peu avant notre enregistrement, nous étions confrontés à une nouvelle inquiétante. En effet, un attentat venait d’être perpétré dans le souk du Caire. De ce fait, beaucoup de voyageurs annulèrent leur réservation, ce qui rendit notre vol de nuit plus agréable, puisque nous profitions du grand nombre de places libres pour nous étendre.

            Au petit matin, dès notre arrivée et notre transfert à l’hôtel, notre guide Ahmed, véritable puits de science historique, qui plus est, parlant un Français impeccable, nous emmena au Musée des Antiquités Égyptiennes qui abrite la plus vaste, la plus riche et la plus complète collection d’antiquités pharaoniques au monde sur une période de cinq mille ans. Le soir, nous faisions plus ample connaissance avec les vingt-deux personnes qui nous accompagnaient, avec lesquelles nous formions un groupe vraiment harmonieux. 

            Après le déjeuner, nous partions pour la Citadelle de Saladin, impressionnante forteresse qui domine le Caire, avec autour la mosquée en albâtre de Mohamed-Ali. L'intérieur est époustouflant. D’immenses tapis recouvrent l'intégralité du sol, les parois sont en marbre, de grands lustres éclairent les voutes et colonnes sur lesquelles elles reposent. Dans la cour, se trouve une fontaine aux ablutions, protégée par un kiosque. En son centre, trône la grande horloge, cadeau du roi de France Louis-Philippe en remerciement de l'obélisque de la place de la Concorde à Paris.

            Nous achevions notre première journée par une promenade dans le Bazar Khan El Khalili, principal souk de la ville et l’un des plus célèbres du monde islamique. 

            Le lendemain, nous commencions notre journée d’excursion, par la nécropole de Gizeh où le Sphinx se dresse devant les trois plus grandes et plus célèbres         pyramides, celles de KhéopsKhephren et Mykérinos. Le site comprend également quelques pyramides plus petites comme les « pyramides des reines ». Aux abords du Caire, et non en plein désert, comme on pourrait l’imaginer, depuis des milliers d'années, ces structures majestueuses symbolisent la civilisation fascinante de l’Égypte antique. Par chance, je réussissais au tout dernier moment, à obtenir un billet pour la visite incontournable du tombeau de Khéops, à l’intérieur de la Pyramide. Auparavant, nous avions contemplé la barque solaire, immense embarcation, qui servait au transport du Pharaon, sur le Nil, de la Terre des Vivants vers le Monde des Morts. Construit en bois de cèdre, ce navire se trouve en parfait état de conservation malgré ses 4 500 ans d'âge.

            L’après-midi, nous continuions pour voir à Saqqarah la pyramide à degrés de Djeser et son complexe funéraire, plus vaste nécropole égyptienne, terminant à Memphis, ancienne capitale de la Basse Égypte avec sa colossale statue couchée de Ramsès II.  

            Le troisième jour, nous prenions un vol intérieur afin de nous rendre à Assouan, avec une escale à Abou Simbel pour une visite des temples, sauvés des eaux, lors de la construction du barrage. À la frontière soudanaise, les quatre colosses de la façade du temple principal, représentant Ramsès II, en dieu-soleil, assis face au soleil levant, montrent l’orgueil impérial et affirment la domination du Pharaon sur ces régions.

            Arrivés à Assouan, nous faisions une promenade en felouque autour de l’île Éléphantine sur laquelle nous passions la nuit, après une balade dans les allées du jardin botanique.

            Tôt, dans la matinée, nous partions dans une carrière de granit voir l’imposant obélisque inachevé, directement taillé dans la roche, couché sur le sol. Nous nous demandions bien comment les Égyptiens pouvaient redresser et transporter en bateau sur le site devant l’accueillir, cette œuvre, longue de 42 mètres, pesant 1200 tonnes, dont la fissure avait manifestement stoppé le projet.

            Une promenade en bateau taxi nous amena ensuite sur l’île d’Aguilka, sur laquelle se trouve le splendide complexe de temples de Philae, dont celui d’Isis est l’un des sanctuaires majeurs de la déesse en Égypte. Nous poursuivions par le temple de Kalabsha, dédié au dieu nubien Mandoulis. Nous nous rendions alors dans un petit village nubien à la rencontre de la population, qui nous offrait une petite collation de produits locaux.

             À partir de là, nous embarquions sur le Solitaire, pour une croisière sur le Nil de trois jours, où nous allions découvrir au fil de l’eau, les sites importants. Il faut avouer que ce système, navigation la nuit, visite la journée, au-delà d’éviter de longs périples fatigants en bus présente un atout incontestable, d’autant que les soirées étaient toujours bien remplies, soit par des spectacles comme celui de la danse du derviche tourneur soit par des repas à thème comme celui où nous retrouvions déguisé en autochtone.

            C’est ainsi que nous nous dirigions vers le temple de Kom Ombo, appelé le « temple aux deux divinités » dédié au culte de deux divinités vénérées sur un pied d’égalité : Horus, le dieu à tête d'épervier et Sobek, le dieu-crocodile.  

            Nous poursuivions en nous rendant en calèche au temple d’Edfou, le mieux conservé de toute l’Egypte antique, dédié au dieu-faucon Horus, érigé à l’époque de Ptolemée III, le père de Cléopâtre.

            Le lendemain, la journée allait être riche en excursions. Nous commencions par la Nécropole Thébaine avec la vallée des rois, une gorge rocheuse creusée, dont le sous-sol abrite près de 70 tombes de pharaons. Un forfait nous donnait droit de pénétrer dans trois d’entre eux, je choisissais ceux de Thoutmôsis III, de Ramsès IV et de Merenptah.

            Après un petit arrêt devant les colosses de Memnon, sculptures monumentales en pierre, nous continuions avec le temple d’Hatshepsout la seule femme pharaon dans l'histoire de l'Égypte antique, terminant notre matinée par le temple de Médinat Habu, véritable château, dédié au culte du grand pharaon Ramsès III.

            L’après-midi, nous partions à la découverte du site majeur de la métropole thébaine, Karnak, composé de quatre sanctuaires, comprenant un vaste ensemble de ruines de temples, chapelles, pylônes et autres bâtiments à la gloire de dieux plus ou moins importants, le plus représenté étant Amon. Nous achevions notre circuit par le temple de Louxor, autrefois relié à celui de Karnak par une longue allée bordée de sphinx dont une partie est encore visible aujourd’hui. À l’entrée, il y avait deux obélisques de Ramsès II, il n’en reste aujourd’hui qu’un, l’autre ayant été transporté et élevé, place de la Concorde à Paris en 1836.

            Nous occupions notre dernière soirée avec un magnifique spectacle son et lumière au temple de Karnak.

22 novembre 2018

OUEST AMÉRICAIN

Nous effectuions le trajet sur la compagnie Lufthansa Bordeaux-Munich, Munich-Los-Angeles. Seul inconvénient cette année-là et ce sera d’ailleurs la seule fois que nous voyagerons dans de telles conditions, le groupe comprenait cinquante-deux personnes. Heureusement, notre guide Jean-Rémy, ancien professeur d’histoire reconverti, en plus de ses talents de narrateur, mit, dès le départ, les gens devant leurs responsabilités afin d’obtenir une certaine discipline, évitant ainsi des éventuels retards sur le déroulement des journées.

 

            Aussitôt arrivés, nous parcourions la « Cité des Anges », Hollywood, avec les étoiles ornant le « walk of fame », le « Chinese theâtre » et ses empreintes de stars, Sunset Boulevard, Beverly Hills, Rodéo Drive et ses magasins de luxe. Nous poursuivions par   «Universal Studios », où après un déjeuner dans le parc, nous empruntions un tramway pour découvrir les plateaux de tournage de films célèbres ainsi que des attractions proposées, recréant des scènes de films connus.

 

            Le lendemain, nous visitions la charmante mission  San-Juan-Capistrano, construite il y a plus de 200 ans par des missionnaires espagnols. Cette communauté auto-suffisante mélangeait Mexicains, Indiens et colons espagnols. Nous faisions ensuite une halte dans une petite propriété viticole de la région, dont la dégustation du vin ne me laissa pas un goût impérissable. Située à quelques minutes du Mexique, au bord des plages du Pacifique, nous nous promenions  alors, dans la ville de San-Diego.        

            Le jour d’après, direction le parc de Joshua Tree, qui tire son nom d’un yucca géant qui ne pousse que dans le désert Mojave et dont la taille peut atteindre plus de 10 mètres. Nous déjeunions à Palm Springs, une oasis en plein désert, refuge de stars. De gigantesques palmeraies justifient son surnom de « Capitale de la datte ». Avant notre arrivée à Laughlin « la petite Vegas », nous faisions un arrêt devant le fameux Bagdad café.

 

            Le cinquième jour, quittant le Colorado, pour l’Arizona, nous stoppions à Seligman, village qui a gardé tout son charme « Old West » sur la célèbre « route 66 ». Nous rejoignions le subliminal Grand Canyon, véritable musée géologique à ciel ouvert. Le survol en hélicoptère pris en option, fut un moment vraiment magique, les dimensions de ce paysage majestueux formant un spectacle à couper le souffle.

 

            Après une nuit à Flagstaff, nous prenions la route vers la réserve indienne des Navajos, en charge de la préservation du site grandiose de Monument Valley, rendu célèbre par les westerns de John Ford. Nous déjeunions de spécialités indiennes, notamment d’une viande de bœuf succulente. En option, nous participions à une excursion en véhicule tout terrain guidé par un Indien navajo. Nous partions ensuite vers le lac Powell. Là aussi, nous prenions l’option survol en petit avion, seul moyen possible d’admirer l’immensité de ce lac artificiel et des magnifiques paysages qui l’entourent, saisis par le contraste des eaux bleues turquoise et des roches rouges-orangées. Cette journée s’achevait par un dîner, ambiance western, à Page.

            Le jour suivant, après avoir emprunté une superbe route panoramique, nous arrivions sur le parc national de Bryce Canyon, caractérisé par un amphithéâtre qui compte une centaine de tourelles et d’aiguilles rocheuses, aux couleurs variées, de l’ocre au rouge en passant par diverses nuances de jaune et de brun, parfois surmontées d’un chapeau de roche que l’on appelle hoodoos. Les plus courageux dont je faisais partie entreprirent la descente pour une belle balade dans cet endroit unique.

 

            Le lendemain, nous prenions la direction du parc de Zion, dont les impressionnantes falaises verticales aux teintes bigarrées, forment le terrain d’entraînement privilégié de nombreux alpinistes. Après la visite du centre d’accueil du temple mormon de Saint-Georges, nous nous arrêtions, peu avant Las Vegas, dans une gigantesque zone commerciale de magasins d’usine, offrant de nombreuses marques célèbres, à des prix défiant toute concurrence. Nous en profitions pour faire l’acquisition de jeans et de chaussures de sport Nike.

 

            Lorsque l’on pénètre dans Las Vegas, on a l’impression d’être dans un autre monde et certainement pas au milieu du désert du Mojave. Capitale mondiale des casinos et des machines à sous, métropole aux immenses hôtels tantôt kitchs et ringards, tantôt fabuleux et inoubliables, cette ville-champignon ne laisse pas indifférent. Pour quelques dollars, nous nous faisions assister par notre guide, Jean-Rémy, pour rentabiliser au mieux la soirée et faire le tour des spectacles en fonction des horaires précis.

 

            Nous commencions par le Downtown, ancien cœur de la ville où figurent les casinos historiques comme le Golden Nugget qui détient la plus grosse pépite d’or au monde, exposée en libre accès. Pour redonner de l’attrait à ce vieux quartier, tous les soirs à la tombée de la nuit, un spectacle musical gratuit de huit minutes environ est diffusé chaque heure sur un écran géant, dôme métallique qui a la particularité de recouvrir sur une longueur de 460 mètres l’artère de Freemont street. Cela fait partie des immanquables de Las Vegas.

                                                   

            Nous continuions par le Strip où s’alignent la plupart des gigantesques hôtels casinos. Certains des meilleurs divertissements sont gratuits. Du faisceau projeté vers les cieux depuis la pyramide du Luxor, en passant par le ballet musical des fontaines du Bellagio à l’éruption du volcan du Mirage, sans oublier le spectacle sur le thème de la Rome antique au Caesar Palace. Enfin, impossible de ne pas parler du Venetian, sur le thème de Venise où ses principaux points d’intérêts sont reconstitués notamment un réseau de canaux que l’on peut parcourir avec des gondoles plus vraies que nature. Après un passage par le Rio pour un spectacle de danse, nous terminions la soirée au Paris, pour bien sûr, essayer les machines à sous, mais en investissant peu, 20 €uros chacun, que nous perdions d’ailleurs très rapidement. Auparavant, notre guide nous avait signalé que si un serveur venait nous proposer une boisson, nous pouvions l’accepter celle-ci était gratuite. Cette pratique consiste à maintenir les joueurs à la table de jeu. Aussi, avec Michou, nous choisissions des machines à proximité du bar et si cela ne nous a pas fait rester plus longtemps, quarante euros perdus en peu de temps, étaient à notre goût amplement suffisant, nous avons effectivement pu nous désaltérer à moindres frais, au grand dam de nos collègues de voyage qui n’avaient pas eu la même opportunité.

 

            La nuit courte passée, nous devions traverser alors la Vallée de la Mort, point le plus bas et certainement le plus désertique des Etats-Unis. Cet ancien lac asséché offre de nombreux points de vue spectaculaires sur de hautes montagnes, des déserts de dunes, des étendues de rocaille et une superbe oasis Furnace Creek où nous déjeunions. En se dirigeant vers Bakersfield, au cœur de la riche vallée agricole de Californie, nous faisions une halte photos devant une ancienne mine de borax, mais devant affronter une température de plus de 50 degrés, nous n’étions que trois à entreprendre la sortie.

 

            Le lendemain, nous retrouvions un peu de fraicheur avec la visite de l’un des parcs les plus célèbres des États-Unis, celui de Yosemite. Les paysages de hautes montagnes, les dômes de granit, les nombreuses chutes d’eau, et les séquoias géants de plusieurs dizaines de mètres de haut forment un panorama superbe. Le pique-nique champêtre sur le site n’en était bien sûr que plus agréable. Notre étape nocturne se fit à Merced.

 

            De là, nous partions à la découverte de San Francisco, ville cosmopolite à l’ambiance extraordinaire, installée sur sept collines. Comparé à d’autres cités, le centre-ville, autour d’Union Square n’est pas écrasé par les gratte-ciel. Dans de nombreux quartiers (aussi différents par leur décor et leur atmosphère que par leur population), les maisons victoriennes s’imposent encore. Semées au gré des fameuses collines et des rues (très) en pente, elles justifient la réputation de faire de San Francisco l’une des plus belles villes du monde. Quel bonheur de la traverser, en dévalant les rues, dans le mythique cable car, jusqu’à l’une des attractions touristiques les plus en vue, le Fisherman Wharf et ses anciens quais de pêcheurs, dont la colonie de lions des mers se signale de façon bruyante. Quant à l’emblématique Golden Gate Bridge rougeoyant planté dans l’axe de la baie, il sera ce jour-là malheureusement, enveloppé d’un épais brouillard, issu de la différence thermique entre les terres californiennes surchauffées et les eaux froides du Pacifique.

 

            Nous profitions de notre après-midi de libre pour une croisière commentée dans la baie, où nous faisions lentement le tour de la tristement célèbre île d’Alcatraz. Le soir après un dîner dans Chinatown, nous avions pris l’option balade en limousine dans le San Francisco by night, avec à la clé une petite coupe de champagne. Auparavant, Jean-Rémy nous avait offert un verre dans un bar où Al Capone avait ses habitudes

 

            Notre étape à San Francisco terminée, nous poursuivions par les charmantes villes de Monterey, ancien centre de l'industrie des conserves de sardines et de Carmel, dont le maire fut un temps Clint Eastwood, avant de parcourir la route panoramique « 17 Mile Drive » qui offre des points de vue spectaculaires sur la côte et ses falaises avec au milieu de superbes golfs des gigantesques maisons de milliardaires, pour arriver enfin à Lompoc.

 

            Le dernier jour, nous traversions l’inattendu village danois de Solvang, surpris de trouver un Danemark en miniature au cœur d’une des plus belles régions viticoles de la Californie, avant de rejoindre Santa Barbara, son charmant centre-ville et ses superbes plages. Nous achevions donc notre boucle avec un retour à Los Angeles, nous promenant dans Venice Beach, avant de tester avec Michou les eaux du Pacifique sur l’une des fantastiques plages de Santa Monica. Nous trouvions d’ailleurs assez surprenant d’avoir été les seuls de notre groupe à choisir cette résolution.

 

            On se perd en conjoncture pour résumer les sensations ressenties lors de ce voyage. Nous étions bien loin d’imaginer une telle démesure, tout au long de ces 3500 kilomètres, ne serait-ce que par les impressionnants panoramas, dans un pays, où contrairement à l’idée colportée, la population y est très courtoise.

 

            Sur le vol Los Angeles – Munich, placés au dernier rang, nous avions un peu de chance, puisque la compagnie, à court de plateaux pour la classe économique, nous servait deux repas classe affaire. C’est donc avec foie gras, confit, cèpes le tout agrémenté d’un bon vin et d’un cognac pour finir que l’on achevait de la meilleure des façons ce fabuleux voyage. Par contre, à Munich, nous avons ensuite dû attendre plus de huit heures notre correspondance pour Bordeaux.

 

22 novembre 2018

MEXIQUE

À partir de 2003, nous allions totalement changer notre façon de voyager, privilégiant les tour-operators pour des destinations plus lointaines, avec toujours la même agence prestataire, Aldabra, dont nous n’aurons qu’à louer chaque fois leurs compétences et leur professionnalisme. Le 14 octobre 2002, pour les cinquante ans de Michou, nous décidions de fêter ce demi-siècle par le circuit « Mexique authentique », de Vacances air Transat, du 24 juin au 4 juillet 2003. C’était la première fois que Michou prenait l’avion, et moi seulement la deuxième, ayant juste effectué mon baptême sur le Bordeaux-Paris. Si le vol Mérignac – Roissy-Charles-de-Gaulle se passa bien, nous restions deux heures à attendre dans celui nous amenant à Mexico, en raison d’une grève des aiguilleurs du ciel. Mais le trajet qui devait durer 11 h 45, se fera en 9 h 45, le pilote de la Compagnie Air France rattrapant le retard, certainement grâce aux vents favorables.

 

            Dès notre arrivée à l’aéroport, le rituel qui sera d’ailleurs le même lors de chaque voyage effectué par tour-operator, accueil par le guide, présentation du groupe, transfert à l’hôtel, cocktail de bienvenue et parfois, première visite dans la foulée, selon l’heure d’arrivée. Ce genre de circuit, s’il présente l’avantage de voir le maximum de choses essentielles en un minimum de temps, il ne laisse aucune liberté d’improvisation, tout étant parfaitement organisé. Bien sûr, vous n’avez qu’une idée suggestive des pays visités, juste l’image carte postale que l’on vous présente sur les dépliants touristiques. On vous montre rarement la misère, mais sommes-nous certains de vouloir l’approcher ? C’est sûr que cela nous changeait de l’autonomie des vacances en camping-car, mais à moins d’être bourlingueur dans l’âme, ce que je ne semblais plus être et doté d’une grande santé, ce qui n’était pas le cas de Michou, pour nous ce type de formule s’avérait parfait, mêlant dépaysement, enrichissement culturel et visuel.

                                                   

            Pour cette première expérience, nous étions un groupe de dix-neuf dont l’entente cordiale ôta l’appréhension légitime que l’on avait pu ressentir.

 

            Nous commencions par la découverte du musée national d’anthropologie de Mexico, l’un des plus beaux du monde. Continuation vers les jardins flottants de Xochimilco. Nous prenions un repas typique au cours d’une promenade en barque au milieu d’un immense réseau de canaux datant de la ville aztèque de Tenochtitlan. L’après-midi était consacré à la visite du centre-ville historique de la capitale, le Zocalo (le centre), la cathédrale et le palais national.

                                                   

            Dans la nuit, nous avions été tous victimes d’un petit dérangement gastrique, certainement dû au repas pris la veille sur l’embarcation. Pour Michou, cela s’avéra être plus sérieux, malade comme un chien pendant deux jours. Heureusement, dans notre groupe, il y avait Cathy un médecin de Marignane qui s’occupa parfaitement d’elle. 

 

            Après le petit déjeuner, nous partions pour la Basilique de la Guadalupe, le plus grand lieu de pèlerinage d’Amérique Latine. Nous poursuivions par le site de Téotihuacan et ses impressionnantes pyramides de la Lune et du Soleil. Nous nous rendions ensuite dans une taillerie d’obsidienne, puis était organisées une dégustation de tequila et de pulque, boisson alcoolisée locale, issue de la fermentation partielle de la sève de l’agave. Nous terminions la journée à Puebla, réputée pour son architecture coloniale et ses superbes céramiques. Nous admirions la chapelle du rosaire de Santa Domingo, puis la cathédrale, au milieu des arcades du Zocalo.

 

            Le cinquième jour, nous rejoignions Oaxaca, à travers la Sierra Madre Orientale et ses superbes cactus candélabres. Nous déjeunions dans une maison particulière dans laquelle se trouvaient d’anciennes geôles. Nous consacrions notre après-midi à une promenade de cette ville coloniale avec son Zocalo, son église Santa Domingo et son agréable marché artisanal Benito Juarez où nous effectuions quelques achats. Le soir, nous assistions, attablés devant une Margarita, à un très beau spectacle « la Guelaguetza » regroupant toutes les danses folkloriques régionales du Mexique, avec leurs costumes traditionnels.

           

            Le lendemain, tôt dans la matinée, nous étions sur le prestigieux site Zapotèque de Monte-Alban. Après le déjeuner, nous prenions l’avion pour nous rendre à Tuxtla Gutierrez, nous effectuions alors une promenade en bateau dans le canyon du Sumidéro, sur le fleuve qui serpente, entre les parois d'un impressionnant défilé, au fond d'une gigantesque faille profonde de 1 000 mètres. Au cours de la balade, nous admirions, outre la végétation, des crocodiles, des oiseaux, des grottes et le "sapin de Noël", une paroi rocheuse érodée par une chute d'eau de 800 mètres et recouverte de mousse.

            Enfin, nous continuions, pour atteindre San Cristobal de las Casas dans l’État du Chiapas, par une route de montagne panoramique, à travers la Sierra  Madre, ce pour une étape de deux nuitées.

           

            Nos premiers pas dans la ville nous amenaient vers la cathédrale qui illumine la place du parvis avec ses couleurs ocre, suivi d’une belle balade dans un marché indien très coloré, pour ensuite faire la dizaine de kilomètres nous séparant du surprenant village indien de San Juan Chamula.

            Notre guide, Margot, se fera un devoir de nous répéter les recommandations de prudence et surtout de nous rappeler qu’il était strictement interdit de prendre la moindre photo à l’intérieur de l’église, tout comme il était interdit de prendre les processions. Toute tentative de déroger à cette règle exposait aussitôt l’imprudent touriste à une réaction violente des Indiens, notamment les « majordomes » caciques Chamulas, vêtus d’un poncho écru, d’un grand chapeau de paille et portant un gros bâton en bandoulière (les armes à feu étant interdites) dont ils n’hésiteraient pas  à se servir au cas où l’on ne se  conformerait pas à ces règles. Juridiquement, cela peut même conduire en prison, rien de moins !

                                                   

            Lorsque l’on rentre dans l’église San Juan Bautista de Chamula, l’ambiance est saisissante. Celle-ci a été entièrement vidée de ses bancs et de ses chaises et toutes les statues des saints sont alignées le long des murs. De même, les cloches ont été détachées et posées sur le sol. Par terre des feuilles de pin odorantes et des milliers de bougies ainsi que de l’encens sur des tables et à même le sol où tout le monde s’assoit pour dialoguer avec le saint de son choix. On lui apporte toutes sortes d’offrandes, de nourritures ou de photos. Devant eux sont alignées des bouteilles de coca, l’absorption de la boisson provoque des rots bien sonores, destinés à prouver que le mal a été extirpé du corps qui souffrait. Il est à noter que le soda a remplacé le posh, alcool très fort, de maïs fermenté, à présent interdit, que l’on donnait même aux nourrissons lors des cérémonies. Nous assistions d’ailleurs à l’une d’entre elles où un chaman se livrait à un étrange rituel, tenant par les pieds un poulet que sa « patiente » avait amené, promenant celui-ci autour de son corps tout en récitant des incantations. Lorsqu’il estime que le moment est venu, le poulet est sacrifié sur place, celui-ci étant censé récupérer le mal qui se trouvait dans le corps de la femme. On a beau être préparé, on ne ressort pas indemne de ce spectacle surréaliste.

 

            L’après-midi, plutôt que de flâner dans la ville, nous acceptions la proposition de notre guide, de rencontrer une personne qui se dévouait à rendre plus décente l’existence du peuple indien. Il avait fait des études en France, de ce fait parlait donc très bien notre langue, nous relatant l’histoire et les coutumes de toutes les tribus présentes dans le Yucatán, avec à l’appui la présentation de tous les costumes hommes et femmes de chacune d’entre elles, ainsi que leurs différentes armes, outils ou autres bijoux. Ce fut un exposé vraiment très enrichissant. L’argent récolté par notre visite lui servait pour acheter principalement des médicaments, que certains d’entre nous lui avaient également amenés de France. Les principaux accidents que rencontre la population indienne, sont les brûlures, la plupart du temps, causés par l’abus d’alcool qui s’accorde mal à leur proximité avec le feu.

 

            Nous quittions San Cristobal de la Casa pour nous rendre à Palenque, non sans avoir au préalable découvert le cadre paradisiaque des chutes d’eau turquoise d’Agua Azul, eau dont je profitais pour une agréable baignade dans des piscines naturelles. Malheureusement, ce site a depuis perdu tout son intérêt, car un séisme a provoqué l'obstruction de la rivière, asséchant les cascades.

 

            Le lendemain matin, nous investissions le site exceptionnel de Palenque,  l’un des mieux conservés, figurant parmi les plus beaux vestiges de la période maya. Adossés à une jungle épaisse, on peut apercevoir, sur presque toutes les collines, les temples qui sont toujours présents, ce qui est rare. On y trouve entre-autres le Temple des Inscriptions, une impressionnante pyramide de neuf étages renfermant la tombe du roi Pakal, le Palais, en fait un complexe de plusieurs bâtiments, sur plusieurs étages, reliés entre eux par des galeries et le temple de la Croix. On ne peut voir d’ailleurs qu’une toute petite partie du site, le reste étant toujours enfoui sous la végétation.

            L’après-midi, nous promenions dans Campeche, seule ville fortifiée du Mexique, bien jolie cité coloniale, avec ses rues en damier, ses demeures aux couleurs pastel et ses balcons en fer forgé. Ce jour-là, nos amis de Marignane Marc, Cathy et Lorraine, avaient la désagréable surprise de constater un vol dans leur chambre d’hôtel. Lors du cocktail de bienvenue, nous avions droit à une dégustation de sauterelles grillées…Bof !

 

            Le jour d’après, traversant de nombreux villages mayas avec leurs huttes typiques, nous arrivions sur le site d’Uxmal et sa pyramide du magicien de forme circulaire. Nous déjeunions à Muna où nous découvrions également le travail de la fibre de cactus qui fit la fortune de la région, avant d’atteindre Merida surnommé « Mérida la blanche » pour la couleur de ses édifices. Avec Michou, nous profitions de notre temps libre, pour une balade de la ville en calèche, puis plus tard une courte promenade à pied dans les rues pour y acheter de la téquila.

 

            Le dernier jour, nous visitions Chichen Itza, classée comme l’une des sept nouvelles merveilles du monde, la plus célèbre zone archéologique maya. L’un des premiers édifices que l’on peut voir en pénétrant sur le site, a pour nom El Castillo, pyramide à degrés, avec une hauteur de 24 mètres. Pour l’avoir gravi, j’avoue avoir été très impressionné, la verticalité de la descente s’avérant plutôt périlleuse. La suite du circuit, nous amèna vers l’observatoire, le temple des jaguars, celui des cranes ou de l’homme barbu, la plate-forme de Vénus, puis le groupe des mille colonnes qui comprend le temple des guerriers. Nous finissions par le Cénote sacré, puits naturel assez large et profond, dont la découverte d’ossements en son fond atteste de son utilisation à des fins religieuses, cérémonielles ou rituelles.

 

            Après un déjeuner, avec présentation des danses de la Jarana, nous passions notre dernière après-midi à profiter de la mer des Caraïbes à Playa del Carmen, afin de récupérer un peu d’un périple de plus de 2 000 kilomètres.

22 novembre 2018

ITALIE DU SUD/SICILE

En août 1999, toujours en camping-car, Michou et moi, décidions de faire une partie de l’Italie du sud et surtout la Sicile. Nous mettrons deux jours pour arriver à Rossignano, où nous dormions sur une aire de repos.

            Nous commencions par la visite d’Herculanum, joli lieu, en raison de la beauté de son site au sein du golfe de Naples. Fondée d’après la tradition, par Hercule, cette ville romaine fut ensevelie, comme Pompéi, lors de l’éruption du Vésuve en 79 après J-C. Les vestiges conservés témoignent de la soudaineté du cataclysme. Indissociable du paysage napolitain, nous effectuions ensuite la courte ascension pour atteindre le Vésuve, un des rares volcans européens encore en activité. Nous en profitions pour acheter un petit coffret de « Lacryma Christi »,  vin intense, issu de vignobles situés sur les pentes du volcan.

            Nous poursuivions par Pompéi, ville somptueuse qui constitue un document capital sur l’antiquité. Par leur ampleur et leur variété, par la beauté du paysage environnant les ruines de Pompéi procurent une vision grandiose et émouvante de ce que pouvait être une cité romaine de l’époque impériale.

          Le soir, nous arrivions à Paestum, au camping « la Foce dei Tramonti » situé en bordure de la mer tyrrhénienne dans laquelle nous nous baignions. Le lendemain matin, nous nous rendions sur l'un des sites antiques les plus exceptionnels d'Italie, et pourtant l'un des plus méconnus. Ancienne colonie grecque, Paestum possède notamment trois temples remarquablement bien conservés.

            Nous prenions ensuite la direction de Reggio di Calabre, pour rejoindre le bac à Vila San Giovani devant nous amener à Messine en Sicile. De là, nous poussions jusqu’à Cefalù ancien port de pêche médiéval, qui dégage un charme tout à fait unique. Coincée entre un roc immense et les flots, la vieille ville possède de riches demeures et une cathédrale normande, qui témoignent de son ancienne prospérité.

            Dans la foulée, nous allions à proximité de Palerme, à Monreale, voir la belle cathédrale fondée au XIIe siècle, de style arabo-normand renfermant de  magnifiques mosaïques, son cloître, avec son étrange fontaine qui servait de lavabo aux moines et son merveilleux festival d'arcades.

            Après avoir demandé au Chef de gare de Segeste, qui dînait avec sa famille devant la station, si nous pouvions rester sur le parking pour y passer la nuit, la réponse positive de cette personne tout à fait courtoise nous permit de nous y installer en toute sécurité.

            Le matin suivant, nous nous rendions sur le  remarquable site archéologique de Ségeste l'un des symboles de la Sicile dont il ne reste plus qu'un temple et un théâtre grecs, mais très bien conservés.

            La visite achevée, nous récupérions la route pour Agrigente et sa vallée des temples. Malgré son nom, ceux-ci sont bâtis sur une crête. Des dix temples élevés, neuf sont partiellement visibles dont ceux d’Hercule, de Junon, de Jupiter de Castor et Pollux, de Zeus, ou d’Hera, seul le temple de la Concorde est encore presque intact.

            Nous nous accordions ensuite deux jours de repos à Licata, en bordure de mer, pour profiter de la plage. En reprenant la conduite, je constatais tout de suite un changement important dans la boîte à vitesse, en effet, la cinquième sautait me ramenant constamment au point mort. Ne pas pouvoir dépasser la quatrième s’avérait compliqué, surtout en prévision des 2200 kilomètres qui nous attendaient pour rejoindre par autoroute Reggio di Calabre à Bordeaux. Je réglais le problème façon « MacGyver », en faisant une boucle avec un petit sandow, entourant celui-ci au rétro et en demandant à Michou, à chaque passage de la dite vitesse, d’y accrocher le levier. Et voilà le travail, la route pouvait se poursuivre sans trop de gènes ! Heureusement aussi, que les vitesses de notre camping-car se trouvaient  au volant, sinon la difficulté  aurait été  certainement plus difficile à résoudre.

        Par la suite, nous atteignions Syracuse, terre des merveilles, dont les traces de civilisations anciennes demeurent encore dans les rues. Le parc archéologique de Néapolis, est la zone la plus représentative de l’antique ville grecque. Le  théâtre grec, datant du 5ème siècle avant J-C est l’un des plus grands de l’antiquité. Ses gradins sont creusés dans la roche.L’amphithéâtre romain presque totalement creusé dans la roche et ayant accueilli des combats de fauves et de gladiateurs.L’oreille de Denys est une grotte artificielle dont la cavité évoque la forme d’une oreille. La légende raconte que le tyran Denys s’y plaçait pour écouter les conversations de ses prisonniers. À l’intérieur, l’écho y est impressionnant.

       

        Nous poursuivions jusqu’à Taormina, ébahis devant la splendeur du théâtre grec, symbole de la ville, transformé en arène par les Romains. Celui-ci dans un site spectaculaire, à 250 mètres d’altitude offre une vue étonnante sur la mer ionienne, sur la ville de Syracuse et sur la crête de l’Etna.

                                               

            Le soir pour accéder au pied, côté nord, de l’Etna, nous profitions tour à tour de paysages composés de plantations d’oliviers, d’agrumes, de vignes pour atteindre Piano Provenzana culminant à 1 800 mètres où nous passions deux nuits. Le lendemain, nous effectuions l’ascension du volcan qui culmine à 3 340 mètres, en minibus 4x4, à travers des paysages lunaires, des montagnes de pierres de lave noire, des sols poussiéreux avec par moments de la roche rouge. Nous étions confrontés cependant à un petit souci, le chauffeur ne voulant pas gravir le dernier tronçon nous permettant d’admirer de près, le cratère. Après bien des palabres, la détermination de l’ensemble des passagers et le fait que nous nous soyons acquittés de la somme correspondant à la prestation complète comprenant le trajet jusqu’au sommet, il finit par s’exécuter. Nous ne pouvions alors que constater l’évidence de son intense activité, celui-ci dégueulant ses effluves, ce jour-là, bien inoffensifs, de fumée blanchâtre. Cultivé sur ses flancs, entre 600 et 1000 mètres d’altitude, nous ne manquions pas d’acquérir une sélection de vin puissant et racé de l’Etna. Nous prenions notre dernier repas en Sicile dans un charmant restaurant, « la provenzana » type grand chalet de montagne en bois, proposant une très bonne cuisine.

 

            La journée suivante, nous rejoignions Vila San Giovanni pour la traversée retour, avant un long trajet autoroutier. Ce mercredi 11 août, était aussi particulier puisque avait lieu, à 13 heures, une éclipse totale. Nous faisions notre halte à Arenzano pour la nuit après un dîner au restaurant « Mister Bugaboo ». Le lendemain dès notre arrivée en France, nous partions au Carrefour de Nice pour faire quelques courses. Et là, grosse frayeur, impossible de mettre la main sur ma carte bleue. Rapidement, nous faisions le nécessaire auprès de notre banque pour en déclarer la perte. En fait, je pensais avoir oublié de la retirer lors d’un péage d’autoroute. Le moins que l’on puisse dire, c’est que celui qui l’avait récupéré n’avait pas chômé, puisqu’en moins de deux heures, c’est plus de 3 000 F d’achat qui  étaient débités de notre compte, ce, dans trois magasins de sports différents. Il faut dire que l’opération malversation était facilitée par le fait que les Italiens en étaient encore au paiement par carte bancaire avec le vieux système du sabot sans obligation de donner le code. Les démarches abouties, nous pouvions repartir sereinement pour passer notre dernière semaine de vacances sur le champêtre parking de la plage à Cavalière.

 

            Notre parcours d’encore près de 6 000 kilomètres s’achevait, non sans avoir au préalable, fait  une petite étape gastronomique au restaurant « Saint-Clair » à Port-Sainte-Marie.

 

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