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Le voyage, un retour vers l'essentiel
9 novembre 2011

2001 - ALPE D'HUEZ

                                                  PAULO, encore manquant, BRUNO également, resté pouponner NATHAN, nouveau pensionnaire de la famille, nous retournions, cette année là, dans le Dauphiné faire découvrir la station de l’ALPE D’HUEZ à CHRISTOPHE absent lors de notre premier séjour en 1997.

                                                  Le plan de route mis au point consistait en deux escouades séparées, l’une composée de PATRICE et PHILIPPE partant de BORDEAUX le samedi matin, alors que moi j’étais chargé de récupérer CHRISTOPHE, dès le vendredi soir dans sa campagne profonde.

                                                  Je devais arriver vers 23 heures, mais ayant pu débaucher avant, c’est à 21 heures que je me présentais au rapport. Je compris assez vite que la soirée risquait d’être longue. En effet, FABIENNE, ALEX, et CHRISTOPHE conversaient avec deux couples d’amis autour de la table du salon, et manifestement l’apéro ne manquait pas. Après les présentations d’usage, ils me conviaient à se joindre à eux, ce que j’acceptais bien volontiers, l’asphalte de la route semblant avoir singulièrement  asséché mes papilles. Ensuite, pendant le repas, je constatais que les compères de CHRISTOPHE étaient forts sympathiques, soupçonnant déjà une forte probabilité à ce qu’ils soient aussi allumés que lui. Cela se vérifiait d’ailleurs un peu plus tard, où à ma grande surprise, ils paraissaient vouloir partir chasser. Honnêtement, je pensais qu’ils plaisantaient, car à minuit, je ne voyais vraiment pas ce que l’on pouvait aller traquer, peut-être les vers luisants, à moins qu’ils pensent, l’alcool aidant, que les étoiles filantes soient, ce soir-là, accessibles pour une séance de ball-trap. Un moment j’ai même pensé à la fête foraine, mais à la tête de FABIENNE, et surtout à la pertinence de ses remarques, qui en gros, nous exposait certains risques réjouissants, encourus en cas de rencontre avec les forces de l’ordre, je compris qu’en fait les lascars étaient bien sérieux.

                                                  Nous partions alors, tel le clan des siciliens, régler son compte à je ne sais quel ennemi, phares allumés, vitres baissées, et fusil à la fenêtre. Je me risquais à une remarque très pertinente, à savoir dans quel sens on devait mettre la cartouche, et si  j’ appréhendais une chose, c’était bien de tirer sur le chauffeur. Un coup de feu claqua, c’était le co-pilote, bon sang, pourvu qu’il n’ait pas visé le pneu, me demandais-je, peu enclin à cette heure tardive à faire le chemin à pied. Ouf ! manqué.

                                                  Revenu bredouille, nous nous  tirions une dernière salve d’eau de vie de poire dans le cornet, et pouvions aller retrouver, les bras accueillants de Morphée.

                                                  Le lendemain matin, nous démarrions à 9 heures, mais arrivé au premier carrefour, CHRISTOPHE stoppait pour vérifier s’il n’avait pas oublié ses chaussures de ski. Non, bon on repart. Quelques centaines de mètres plus loin, mais ou ai-je mis mes nouvelles lunettes de soleil ? re-arrêt, puis retour à la maison. Et je cherche, et je téléphone à maman ainsi qu’à l’ophtalmo pour savoir si par hasard je ne les aurais pas oubliées chez l’un ou l’autre, puis j’inspecte mon porte document et enfin je  trouve là,  l’objet de ma convoitise  

                                                  Comme on peut s’en apercevoir, avec CHRISTOPHE, on ne part pas le jour où on embarque. Mais, le bougre n’avait pas encore fini son show. En effet, arrivé au péage du premier tronçon de l’autoroute, c’est tout naturellement qu’il sortit sa carte bleue pour régler, et là, stupeur, l’étui oui, la carte non. Nouvelle recherche, coup de téléphone à ALEX, pour qu’il inspecte la maison, toujours rien, appel de FABIENNE, qui connaissant son ouiste ne tarda pas à repérer l’endroit où il pouvait l’avoir laissée, c’est à dire son dernier arrêt de la veille, lors de la vidange chez son garagiste. Soulagé par le dénouement, CHRISTOPHE lui demanda alors de la lui faire parvenir par Chronopost, à  une adresse qu’il lui communiquerait le soir.

                                                  Voyager avec CHRISTOPHE, nécessite une attention de tous les instants, vous vous  attendez toujours à une surprise. Si l’on vous demande un jour « tu es parti en voiture avec CHRISTOPHE ? » et bien vous répondrez tout simplement « non j’ai participé à la chasse aux trésors »

                                                  Après ces péripéties, nous retrouvions PATRICE et PHILIPPE, sur l’aire de la plaine du Forez, pour pique-niquer. Il faisait un froid sibérien, et l’appréciation du rôti de porc, pourtant délicieux, en fut grandement perturbée. Nous étions tous emmitouflés. PHILIPPE, la capuche de son anorak serrée à la tête, ressemblait à un vietcong cherchant sa compagnie, à moins que ce ne fut plutôt à un kamikaze, ce qui expliquerait d’autant, son goût pour le ski suicidaire

                                                  A 16 heures 30, nous arrivions à la station. Auparavant, PATRICE se signala par un grand numéro de conduite  dans le finish de la montée du col, avec bien sûr l’assentiment de votre serviteur qui lui permit de le doubler et de le laisser terminer en tête, ne voulant en aucune manière étouffer ses velléités de rallye man. Nous pouvions alors emménager dans le bâtiment les Ecrins de notre résidence Neige et Couleurs. C’est la première fois que nous arrivions si tôt. Le transport de nos bagages et cartons toujours aussi importants, fût en outre  grandement facilité par la mise à disposition de chariots. Cette excellente initiative rendait le déchargement beaucoup moins laborieux que d’habitude. De plus, à l’issu des formalités d’usage, nous disposions aussitôt de nos forfaits ski, ce qui permettant un gain de temps non négligeable sur notre première journée.

                                                  L’appartement semblait un peu petit, et comme nous cherchions le cinquième couchage sensé y figurer, PHILIPPE, préféra de suite  se renseigner, au cas, où comme l’année précédente, il y aurait eu une erreur sur l’attribution du logement. En fait, le lit manquant se trouvait dans la petite chambre, sous les deux lits superposés. Je l’occupais donc, CHRISTOPHE et PATRICE se réservant les deux autres, PHILIPPE prenant le canapé, prés de la cafetière, et surtout proche de la radio. J’eus cette première nuit, de grandes difficultés à m’endormir, tellement le ronflement rocailleux de CHRISTOPHE beuglait dans la pièce. D’ailleurs, un autre soir, nous nous mettions à deux, PATRICE et moi pour tenter de stopper ce vrombissement intempestif. Mais rien, ni les coups  sur les montants du lit, ni les secousses sous le sommier, pas plus que  les sifflets stridents , ne le détourna de son travail de guérilla acoustique . Oh bien sûr, ça le calmait sur le moment, mais comme il reprenait ensuite de plus belle, nous abdiquions, et c’est la tronche sous l’oreiller que nous cherchions un semblant de repos.

                                                  Le lendemain, après avoir préalablement signalé une chaise cassée, remplacée du reste dans la journée, nous attaquions notre semaine de glisse, par le secteur d’AURIS EN OISAN. Le manque de neige ne nous permit pas d’aller jusqu’au terme de notre destination. Nous nous tournions alors sur la piste de Sarenne et ses 17 kilomètres, située à proximité, qui nous avait laissé un excellent souvenir il y a 4 ans, et dont le long tracé allait également satisfaire pleinement notre ami CHRISTOPHE.Cette fin de parcours boisée, nous offrait un magnifique site pour effectuer notre halte repas.

                                                  L’après-midi, nous basculions sur l’ALPE D’HUEZ, pour profiter pleinement de l’ensoleillement généreux présent sur cette zone.

                                                  Le lundi soir, après notre journée de ski, le forfait Visalp, nous donnant la possibilité de jouir à un tarif intéressant  des courts de tennis, nous ne nous privions pas de cette aubaine. Associé à PHILIPPE, je prenais un cinglant 6/0, sous les quolibets de nos adversaires qui n’en pouvaient plus de se gausser.

                                                  Heureusement que la journée suivante, par une pratique intensive de ski, permis de remettre un peu de baume au cœur, et d’oublier la cruelle désillusion de cette élimination prématurée au tournoi A.T.P (Ah T’as Perdu). Nous commencions celle-ci par une visite de la grotte de glace et ses sculptures éphémères, située au départ du téléphérique du Pic  Blanc. Le moins que l’on puisse dire, c’est que l’épaisseur de neige sur certains espaces se faisait de plus en plus fine.

                                                  Comme par enchantement, et sûrement pour satisfaire nos vœux appelant à un peu plus de poudrette, le mercredi, notre réveil fut salué par une chute abondante de neige. Nous décidions alors de faire l’impasse sur le ski, pour se consacrer à une revanche sur le court, surtout que la location de celui-ci était gratuite pour la tranche horaire allant de 10 heures à 14 heures. Nous aurions eu  tord de ne pas en abuser.

                                                  A nouveau, nous enregistrions une défaite, celle-ci (6/4), moins lourde, mais pas moins réelle. Lors d’échanges sans enjeu, je sentais mon partenaire de plus en plus agacé, me reprochant en particulier de trop recevoir les balles de nos adversaires, comme si je pouvais me sentir responsable de leur choix. Je n’avais pas l’impression que c’était le cas, mais s’il en était ainsi, soit CHRISTOPHE et PATRICE, me désignaient comme le point faible de l’équipe, soit ils avaient du mal à remettre sur lui ses engagements  qui flirtaient le plus souvent  avec la ligne de fond de court. De toute évidence, PHILIPPE n’atteignait  pas son quota d’énergie physique. CHRISTOPHE réglait le problème en s’associant avec moi, et un nouveau  revers pour moi ( 6/4) clôtura notre prestation, ce qui présentait au moins l’avantage de rendre le sourire à PHILIPPE.

                                                  L’après midi, la neige continuant à tomber, seul PHILIPPE, s’aventura sur les pistes. Après une courte sieste, CHRISTOPHE et moi, entreprenions une grande ballade dans la ville, avec un passage par le bureau de poste pour récupérer sa carte bleue. Comble de malchance pour lui, les P.T.T s’étaient mis en grève. Désormais il craignait de ne la recevoir qu’après notre départ. Nous réintégrions l’appartement, après une halte sur le circuit de conduite sur glace pour suivre les évolutions des voitures de tourisme, puis une pause réhydratation dans un bar de la galerie marchande, où nous manquions nos  deux copains pourtant en train de jouer juste en face, dans la salle de jeux.

                                                  Le lendemain,  c’est sous le soleil, avec une couche de neige toute fraîche, que nous testions les paraboliques loués pour la journée. Avec ces skis, CHRISTOPHE, trouvait une bien meilleure facilité de glisse, PATRICE, lui révisait son jugement sur ce matériel, par rapport à son premier essai, 3 ans auparavant, percevant une certaine aisance au déclenchement des virages. Pour ma part, je ne discernais pas de grande différence dans ma façon de skier sur piste balisée, en revanche l’approche dans la neige poudreuse devenait nettement plus accessible.

                                                  En fin d’après-midi, nous assouvissions notre envie de redécouvrir la piste noire du tunnel, CHRISTOPHE, préféra s’abstenir et nous attendre plus bas. A notre grande surprise, en quatre ans, le relief de celle-ci avait considérablement évolué. En effet, alors qu’avant, la sortie du tunnel débouchait directement sur un mur, maintenant, nous arrivions sur un petit parvis, transformant la difficulté initiale en une descente beaucoup plus abordable. A ce sujet, pour répondre à notre étonnement, un moniteur présent, nous affirma que le glacier avait reculé de 40 mètres en dix ans, comme quoi, le réchauffement de la planète n’est pas une utopie.

                                                  L’itinéraire terminé, nous avisions ensuite un petit mur sympa, recouvert d’une poudre assez profonde, que sans hésiter, nous empruntions. PATRICE s’élança, suivi de PHILIPPE, qui au premier virage se vianda, nous gratifiant d’un roulé-boulé du plus bel effet. Heureusement que j’étais derrière, car en plus du spectacle offert, je pu à peu prés déterminer l’endroit de sa chute, car ce dernier venait de perdre son ski dans la poudreuse. Inutile de dire, que la recherche s’avéra délicate au vu de l’épaisseur de la couche. PHILIPPE, s’évertua à creuser très profond, au même endroit, visiblement trop anxieux pour réagir de façon rationnelle. Je proposais de partir du haut, en position assise, et de glisser en chassant  progressivement la neige avec les pieds, me doutant que le ski ne pouvait pas se trouver trop loin. Après un premier essai, avec PATRICE, nous remontions et renouvelions l’opération, cette fois fût la bonne, ce dernier butant sur la fixation, au grand soulagement de tout le monde.

                                                  Le vendredi, dernier jour de notre séjour, les chutes de neige furent impressionnantes. C’est donc tout naturellement que l’on se dirigea vers les courts de tennis. Nous espérions PHILIPPE et moi enfin décrocher ensemble une victoire. La partie fût âprement disputée, et au-delà du résultat (8/6 pour nos adversaires), un fait marquant est à signaler. Vers le milieu du set, sur un service de PHILIPPE, CHRISTOPHE, en reprenant la balle poussa un grand cri, que je pris par erreur pour un acte d’antijeu de sa part. Je  m’arrêtais de jouer, et après des explications, et mes excuses, la partie pouvait reprendre. Eh bien non, PHILIPPE loupant le service suivant se mit en rogne, n’acceptant pas, mais  alors pas du tout, mon intervention responsable à ses yeux du point perdu. Là, j’avoue que j’étais partagé entre l’envie de lui balancer la raquette dans la tronche, ou bien plus sereinement de me retirer du court. En fait, ce fût une troisième solution que j’envisageais, celle de reprendre les prochaines balles qui m’arriveraient dessus, en les expédiant dans les nuages. La chance pour la continuité de la partie voulut que je sois exempt des proches échanges suivants, ce qui me permis de me calmer, et surtout d’éviter une réaction épidermique un peu pitoyable.

                                                  Au cours de la même partie, nous eûmes également droit à un caprice sur la qualité inégale des balles, mais à présent avec l’habitude, son côté colérique prêtait plus à sourire qu’autre chose.

                                                  Le set perdu, nous en rejouions un autre que nous perdions encore sur le score de 6/4, et je dois avouer que mon jeu se liquéfiait au fur et à mesure des échanges, n’étant pas sur cette partie un grand partenaire pour PHILIPPE.

                                                  Le côté bon samaritain de PATRICE, le poussa à me demander de  jouer avec lui, mais il était dit que rien n’y ferait, puisque je pris une nouvelle branlée (6/4).

                                                  Si j’avais appris une chose au cours de ce séjour, c’est que je n’avais aucun avenir dans le tennis, et qu’en double mes hypothétiques  partenaires n’allaient pas se bousculer au portillon, s’ils voulaient s’assurer la victoire.

                                                  L’après-midi, le temps pourri ne rebuta pas PHILIPPE, qui s’offrit ses derniers instants de ski de la semaine. CHRISTOPHE, quant à lui en profita pour  récupérer sa carte bleue, ouf, il était grand temps !

                                                  Le soir, l’épaisseur importante  de neige, conjuguée au froid glacial, nous amena à équiper les voitures de chaînes afin de redescendre le lendemain matin de bonne heure en toute sécurité. Seule ombre au tableau, celles louées pour la voiture de CHRISTOPHE, ne convenaient pas, visiblement trop courtes, et malgré l’aide d’un aimable et un peu aviné vacancier, jamais nous ne réussîmes à les installer.

                                                  Après un appel à la gendarmerie pour connaître l’heure du déneigement, Nous reportions, notre départ à 9 heures. C’est d’ailleurs sans problème que le retour s’effectua, et c’est à 15 heures 45, que nous arrivions à CHATELLERAULT.

 

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